La transition écologique de la Carene

Intervention de Sarah Trichet-Allaire suite au rapport d’activité 2015 de la Communauté d’Agglomération de la Région Nazairienne et de l’Estuaire (CARENE) lors du conseil municipal du 18 novembre

Les écologistes se réjouissent de l’importance donné à la limitation de l’étalement urbain dans le PLH de la Carene et des politiques de rénovation des logements. Favoriser les centres-villes de toutes les communes de l’agglomération, et pas seulement celui de Saint-Nazaire, est une nécessité pour la transition écologique de notre territoire, une thématique portée avec énergie et conviction par notre collègue Pascale Hameau lors de la première biennale de la transition écologique le 18 octobre dernier.

Limiter l’étalement urbain, cela concerne aussi les zones commerciales. Nous le verrons dans une des délibérations suivantes, la gestion économique sera à présent entièrement gérée au niveau communautaire, nous permettant ainsi d’avoir une cohérence de territoire et de ne pas multiplier ces zones qui nuisent au commerce de centre ville.

Car la transition écologique d’un territoire, c’est certes refuser l’étalement urbain, mais c’est aussi repeupler les communes plus petites, qui ne pourra se faire sans une offre culturelle et commerciale de qualité en centre-ville et centre-bourg.

Les zones d’activités sont elles plus intéressantes, surtout lorsqu’il y a une vraie réflexion écologique comme sur la zone de Brais. Car si nous pouvons nous passer de zones commerciales et de magasins à très grande surface, les zones d’activités sont nécessaires pour nombre d’entreprises et d’industries.

La gestion communautaire est bien souvent un outil de cohérence territoriale, mais attention au danger de la grande échelle : attention à ne pas développer seulement des grands plans stratégiques. Un ancrage local doit être maintenu, ainsi qu’un soutien ciblé auprès des petits commerces de toutes les villes de la Carene, des artisans, auto-entrepreneurs, associations. L’accompagnement et la mise en réseau des PME et des grands groupes les concernent également.

Nous voyons avec satisfaction le développement des transports et les projets d’augmentation du cadencement. Un mot sur les transports Nantes/Saint-Nazaire : n’oublions pas des cadencements à des heures tardives pour les retours de nantes : nous pensons trop souvent que les populations habitent à l’extérieur des grandes villes et y travaillent, sans penser aux autres. Et cela vaut pour Nantes et Saint-Nazaire, comme pour Saint-Nazaire et Savenay par exemple !

Au détour de ce bilan, nous voyons aussi l’investissement de Total pour remplacer les tranches aux fioul et mettre aux normes les tranches charbon : voilà un sujet où l’anticipation est nécessaire, afin de satisfaire à la transition énergétique. Mais peut-être aussi repenser globalement notre politique de l’énergie : plutôt que d’investir massivement dans de grosses productions énergétiques, où les pertes sont ensuite tout aussi massive dans le transport électrique, nous devons penser la production d’énergie par territoire, et viser l’auto-suffisance par la multiplication des sources énergétiques.

Nous saluons également la politique de prévention des déchets de la Carene, remarquable, ainsi que l’ouverture de la recyclerie « Au bonheur des bennes » et la valorisation des EMR sur la base sous-marine.

Oui, les politiques écologistes sont aujourd’hui prisent en compte, surtout lorsque cela aide au développement économique.

L’étape suivante sera de penser les politiques écologistes tout le temps, mais nous ne désespérons pas ! Lorsque nous voyons le chemin parcouru depuis 20 ans, nous pouvons être optimistes, même si les échéances climatiques se font de plus en plus pressantes.

Encore un mot sur les aires d’accueil des gens du voyage, et notamment sur les grands rassemblements estivaux. De nombreux voyageurs souhaitent profiter de notre cité : réjouissons-nous de cette attractivité ! Ne pouvons-nous en profiter pour en faire un atout pour le territoire ? Mieux nous connaître les uns les autres, organiser des événements mixtes entre voyageurs et gadjé, des espaces de rencontres, d’échanges ?

Enfin, un petit bilan personnel en ce qui concerne le tourisme. Celui-ci passe au niveau communautaire, ce qui encore une fois sera bénéfique pour la cohérence de notre territoire, permettant de développer un tourisme industrielle et un tourisme briéron. Peut-être pourrons-nous ainsi instaurer un vrai tourisme cyclable, notamment en développant encore la Loire à Vélo, qui rencontre un succès grandissant ?

Je siégeai à Saint-Nazaire Tourisme et Patrimoine pour la ville de Saint-Nazaire. J’y ai proposé diverses choses, comme la commercialisation d’objets venant du commerce équitable dans la boutique des Escales ou la gratuité des visites les 1er dimanches du mois, comme dans nombre de musées. J’espère que ces réflexions continueront dans cette instance lorsqu’elle sera communautaire.

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