Texte lu par Fabrice Bazin au nom de la majorité municipale lors du conseil municipal du 28 septembre 2018.

Partout en Europe, l’extrême droite progresse. La passion de l’égalité est supplantée par l’obsession de l’identité. La peur de ne plus être chez soi l’emporte sur la possibilité de vivre ensemble. L’ordre et l’autorité écrasent la responsabilité et le partage. Le chacun pour soi prime sur l’esprit public.

Dans les décennies qui viennent, les migrations s’étendront, volontaires ou contraintes. Elles toucheront nos rivages et notre propre pays. Les réfugiés poussés par les guerres et les catastrophes climatiques seront plus nombreux. Que va-t-on faire ? Continuer de fermer les frontières, de construire des murs que l’on voudrait infranchissables et laisser les plus pauvres accueillir les très pauvres ? Illusion meurtrière et indignité totale.

Quelle image l’Europe a-t-elle donnée d’elle même avec ses dirigeants fermant leurs ports et en même temps faisant assaut médiatique de leur humanité ? L’incurie des gouvernements et de l’Union européenne doit cesser.

Quand les vies d’enfants, de femmes et d’hommes sont en danger il ne faut pas tergiverser, il faut agir.

Il est indigne pour la France, nation cosmopolite, enrichie tout au long de son histoire par l’apport de cultures, de pensées ou encore d’énergies peut refuser aujourd’hui l’accès à l’un de ces ports à 58 personnes. Qui plus est un port considéré comme « la porte de l’orient ». 58 personnes, dont 18 mineurs, sauvées en méditerranée car ils fuyaient leur pays où leurs vies étaient mises en péril jour après jour.

La France à un devoir humanitaire vis-à-vis de tous ceux et celles que les crises politiques, écologiques ou économiques forcent à abandonner leurs foyers.

La devise républicaine, liberté, égalité, fraternité ne doit pas rester de vagues mots sur le fronton des ministères, mais doit se concrétiser dans les faits.

La France ne doit pas se retrancher derrière une interprétation du droit maritime et doit accepter que l’Aquarius puisse accoster à Marseille. Et pourquoi ne pas lui accorder aussi le pavillon Français afin qu’il puisse continuer sa mission de sauvetage en mer ?

Ce macabre feuilleton doit prendre fin. Responsabilités politiques, obligations légales, impératifs moraux, inaliénable fraternité, tout nous oblige.

Le temps est venu d’être à la hauteur.

L’ensemble des composantes de la majorité municipale réaffirme son attachement dans ses valeurs d’égalité, de solidarité et d’humanisme qu’elles ont su concrétiser tout au long du mandat et qui caractérisent notre ville ouverte et bienveillante.

La ville de Saint-Nazaire a toujours été au rendez-vous de ses responsabilités, grâce à ses moyens propres, à celles des bailleurs sociaux, et à l’énergie des associations locales. Sans opposer les misères, sans oublier les moyens encore nécessaires pour accompagner les demandeurs d’asile présents dans notre ville et soutenir celles et ceux qui ont encore besoin d’aide pour s’installer durablement dans notre ville et au cœur de notre République, nous souhaitons qu’elle assume, avec les autres villes du département, une solidarité avec la Ville de Nantes confrontée à la difficile gestion de la situation du square Daviais.