Consultation NDDL : c’est non !

Dans le numéro de juin de notre magazine municipal, les élu.e.s EELV n’ont pas voulu s’exprimer sur la consultation autour du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Comme tous les élu.e.s EELV, nous refusons d’utiliser l’argent public pour diffuser les arguments sur ce projet, et nous n’avons donc pas souhaité utiliser la tribune politique du magazine municipal.

Nous utilisons donc notre propre site internet pour déployer nos arguments.

Sur la consultation

Si elle avait pu permettre de sortir par le haut de ce conflit qui dure depuis de nombreuses années, nous aurions pu y trouver une solution. Cependant, rien n’a été fait dans un esprit de concertation et d’apaisement. C’est comme si cette consultation devait simplement légitimer un passage en force sur ce dossier.

Le périmètre, tout d’abord, ne correspond pas au projet. Un aéroport est un projet d’État : le référendum initialement prévu aurait donc dû se dérouler sur toute la France. Comme cela ne convenait pas (les résultats sur l’ensemble de la France auraient certainement été contre un aéroport à Notre Dame des Landes), une consultation a donc été proposée, dont le périmètre serait l’impact du projet d’aéroport. Mais les arguments en faveur de l’aéroport stipulent bien qu’il s’agit d’un aéroport du Grand Ouest, qui permettra d’ouvrir notre grande région au reste du monde. Il aurait donc fallu une consultation sur les régions Bretagne et Pays de la Loire minimum.

Mais même ce périmètre était trop risqué. Une consultation sur la Loire Atlantique a le plus de chance de se prononcer en faveur de Notre Dame des Landes.

Sur les documents envoyés, là encore, beaucoup de choses sont à redire. Il n’y aura qu’un seul document, consultable sur un site internet, laissant de côté toutes les personnes du mauvais côté de la fracture numérique. Rédigé par la Commission nationale du débat public, aucune garantie n’est faite pour que les associations d’opposants puissent y faire valoir correctement leurs arguments.

Sur le projet d’aéroport

De nombreux arguments sont également visibles sur le site Consultation NDDL, avec beaucoup de vidéos à l’appui. Les arguments sont également résumés sur le site de l’ACIPA.

L’impact sur l’emploi est plus que limité : 750 emplois dans le BTP sur 4 ans seront créés… à mettre en parallèle avec 200 emplois durables dans l’agriculture qui seront supprimés. Sans compter que le nouvel aéroport, plus automatisé, embauchera moins de personnes qu’à Nantes Atlantique !

Au niveau qualité de vie des travailleurs, c’est aussi tous les salariés de Nantes Atlantique vivant majoritairement au Sud Loire qui devront traverser le pont de Cheviré pour se rendre à leur travail : embouteillages, coût de l’essence et pollution due aux voitures sont leurs perspectives.

L’impact environnemental est lui très important… Et irréversible ! Le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes est prévu en haut de bassins versants, sur des zones humides servant à absorber la pluie. De nombreuses inondations sont à prévoir en cas de bétonnage, comme par exemple ce qu’a vécu notre ville le week-end des 28 et 29 mai.

De plus, cette configuration particulière en fait un véritable réservoir de biodiversité, avec 130 espèces protégées. Seules trois espèces seront déplacées dans la compensation environnementale prévue.

Les terres agricoles sont elles aussi menacées. L’existence d’un Péan qui protège un certain périmètre dans le département ne doit pas être une excuse pour bétonner tout le reste !

Question aménagement du territoire, il n’est pas prouvé que la construction d’un aéroport amène une activité particulière, à part celle qui existe déjà à Nantes Atlantique. Si cela était le cas, soulignons que c’est le Sud Loire, dans notre région, qui a le plus besoin d’être soutenu.

L’aéroport de Nantes Atlantique propose déjà des destinations à l’international, et il n’y en aura pas plus à Notre Dame des Landes. Notons enfin qu’il est d’excellente qualité au niveau sécurité.

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Bref, ce projet est inutile, l’aéroport de Nantes Atlantique rendant déjà tous les services attendu d’un aéroport international, mais sans bétonner de terres supplémentaires.

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