Notre Dame des Landes au sein de la majoritaire au conseil municipal de Saint-Nazaire

Un débat demandé il y a 2 ans

Lors des élections municipales de 2014, les écologistes ont fait le choix de se présenter sur une liste commune avec le PS, le PC le PRG et des citoyen.ne.s non encarté.e.s, sur la base d’un accord électoral précis.

Le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes y était évidemment présent. Notre accord prévoit sur ce sujet que la magazine municipal, Saint-Nazaire Magazine, ne fera aucune communication sur NDDL sans qu’une argumentation contradictoire soit présente.

Par ailleurs, nous souhaitions qu’un débat ait lieu au sein de notre majorité, en interne, afin d’exposer nos arguments.

Nous avions demandé la tenue de ce débat avant l’annonce d’un référendum, qui est devenue une consultation sur le sujet.

L’échéance arrivant, nous avons accéléré le processus afin que le débat ait lieu avant la consultation.

Nous avions constaté que certains membres de la majorité, hors EELV, avaient des doutes sur ce projet : autant creuser l’avantage !

Les conditions du débat ont été imposées – comme souvent de la part des pro-aéroport – à un point où nous nous sommes demandés si nous devions le maintenir : une date annoncée 10 jours avant, une intervention extérieure pour chacune des parties de 5-10 minutes, sans possibilité ensuite de réponse, un débat qui doit se tenir en 1h, avant un groupe majoritaire avec d’autres points à l’ordre d jour…

Préférant tout de même l’échange et la possibilité d’exposer nos points de vue, nous nous sommes pliés aux règles du jeu. Inenvisageable de faire venir quelqu’un dans ces conditions, et les deux personnes contactées du comité local n’étant pas disponibles, nous avons préféré présenter nous-même les arguments contre ce projet inutile.

Les propos échangés

Leur intervenant était le président du Syndicat Mixte Aéroportuaire. Il a largement pris 20 minutes et a proposé de répondre aux questions… Une fois leurs propres règles rappelées, il faut reconnaître que les échanges étaient sereins, sans invective.

Nous avons pu rappeler l’ensemble des arguments contre le projet d’aéroport. Davis Samzun nous a affirmé avoir déjeuné avec le directeur d’Airbus, qui aurait dit qu’une fois NDDL construit, ils n’utiliseraient plus la piste de Nantes Atlantique.

Ils ont mis en avant les emplois créés, et n’ont pas répondu aux contre arguments que vous connaissez : création de 750 emplois sur 4 ans et destruction des emplois agricoles et indirects.

Il nous a été dit également que nous combattions ce projet de façon dogmatique, et que nous ne nous intéressions pas à notre territoire.

Tous les arguments sur le bruit, la loi sur l’eau, les espèces protégées etc. ont été balayés au motif qu’étant contre, nous utilisons tous les arguments possibles pour coller à ce principe, même si ces arguments arrivent après coup.

Enfin, il nous a été affirmé que quels que soient les arguments, tout ça était très technique (nous parlions des techniques d’approche pour limiter le bruit au-dessus de Nantes) et que l’important était de « développer » ce territoire, maillon manquant entre Nantes, Saint-Nazaire et Rennes.

Nous avons pu conclure sur ces deux aspects, en disant que le territoire régional avait surtout besoin d’être développé au Sud Loire, qu’un projet d’ambition international qu’il soit au Sud Loire ou au Nord Loire (optimisation de Nantes Atlantique) aurait le même impact sur le Grand Ouest (le temps a manqué pour souligner qu’un aéroport n’apporte pas de dynamisme à un territoire, chiffres à l’appui), et que, effectivement, notre vision de la société et de l’avenir était différente, puis nous pensons que la préservation des terres agricoles et la limitation du réchauffement climatique sont préférables à une soi-disant « responsabilité » envers les générations futures en assumant la construction de grands équipements.

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