Parking Nord – Saint Nazaire

INTERVENTION AU CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MAI 2011

Dossier loi sur l’eau  – Parking Nord – enquête publique

Bernard Garnier au nom des élus Europe Ecologie – Les Verts de Saint-Nazaire

M. Bernard GARNIER : Je vais vous donner la position du groupe des écologistes sur la délibération n° 8, mais avant tout de même je ne peux que répondre à certains arguments que j’ai entendus là, et qui franchement, m’interroge pour rester très poli, je dirais.

Quand Jean-Louis GARNIER dit : « On a tout ce qu’il faut, la Brière, etc, etc, ce n’est pas la peine de s’intéresser aux petites zones humides », ok, peut-être, mais les mêmes qui tiennent ce discours étaient pour l’extension du port à Donges-Est. On dit : « Oh, la, la, une vasière, ça ne sert à rien, une roselière, ça ne sert strictement à rien », sauf que c’est quand même un réservoir halieutique extrêmement énorme pour les réserves piscicoles. Bref, bon bref. Tiens, c’est marrant, d’ailleurs, le projet Donges-Est a été abandonné et maintenant une grande part de tous ceux qui étaient pour disent : « Oui, effectivement, on a bien fait d’abandonner ce projet ».

Sur le réchauffement climatique, quand même ! Je trouve quand même que lorsqu’un certain nombre de scientifiques, la plus grande partie des scientifiques pensent qu’effectivement il y a un réchauffement climatique, je trouve que c’est un peu prétentieux quand même de dire : « Ceux-là, ils ont tort, et moi je pense qu’il n’y a aucun réchauffement climatique ».

M. le Maire : Ecoutez, Chers Collègues, je ne suis pas certain que le Conseil Municipal de Saint-Nazaire soit le lieu, ce n’est pas un plateau de télévision ou un plateau de radio où l’on débat des grands enjeux planétaires.

M. Bernard GARNIER : C’est valable pour moi, mais c’est valable pour les autres.

M. le Maire : Je ne néglige pas les enjeux planétaires, je pense que nos concitoyens s’intéressent d’abord et attendent de nous que nous nous occupions des enjeux locaux.

M. Bernard GARNIER : Donc, pour revenir aux enjeux locaux, quand on valide l’inventaire des zones humides, si vous le validez, réalisé par la Ville de Saint-Nazaire, je vous signale quand même que dans cet inventaire on prend en compte ce que certains considèrent comme ridicule, à savoir par exemple des mares, des petites mares qui peuvent jouer un rôle important dans la protection de la bio-diversité, je tiens à le signaler. Donc, si, effectivement, vous votez pour cette délibération, faites-le en toute cohérence.

Alors, je vais donc arrêter mon discours mondial, bien que d’autres l’ont repris avant moi, je ne citerai pas. Enfin bref, je m’arrêterai là. Nous sommes donc appelés à donner un avis sur la demande d’autorisation d’aménagement hydraulique entrant dans le cadre des mesures de compensation liées au projet d’aménagement du secteur nord-ouest de la Gare. C’est ça le sens de la délibération.

Vous le savez, les élus écologistes ont toujours été favorables à la construction d’un parking au nord de la Gare s’intégrant au Pôle d’Echange Multimodal. Il est, en effet, situé en entrée de ville et à proximité de la Gare ce qui permettra un délestage de la circulation urbaine et favorisera le transfert sur les transports collectifs. Ainsi présenté, un tel projet s’inscrit dans une démarche de développement durable. Reste un problème, qui n’est pas le moindre, à savoir l’implantation d’un parking. Nous y arrivons. Vous le savez, aujourd’hui, pour construire une zone humide, quand il n’existe pas de solution alternative d’implantation, ce qui est le cas, me semble-t-il, avec le parking, le SAGE impose des mesures d’accompagnement privilégiant la recréation ou la restauration des fonctions écologiques majeures de l’éco-système, c’est l’article 2 du règlement intérieur du SAGE auquel j’ai d’ailleurs beaucoup contribué. C’est tout le sens de la délibération qui prévoit, et je trouve un peu regrettable qu’on le néglige, d’importants travaux permettant de réhabiliter une zone humide qui a d’ailleurs beaucoup souffert depuis des dizaines d’années.
Que retenons-nous particulièrement ? L’étude d’impact d’imperméabilisation des sols porte sur l’ensemble des 2,9 ha de la zone du projet et les mesures compensatoires portent sur une superficie de 20 ha, c’est-à-dire plus que le doublement des surfaces de zone humide perdues, comme l’impose le SAGE. Les aménagements hydrauliques, et particulièrement le déremblaiment au nord de la zone permettront une réelle amélioration des conditions d’écoulement, notamment vers les canaux de Brière et des conditions d’exploitation agricoles sur les terres d’élevage en zone de marais. Je ne reviendrai pas sur la protection du gorge bleu à miroir, pour moi, défendre y compris les petites bestioles, c’est important, puisque quand on défend les petites bestioles, on défend aussi les êtres humains, n’est-ce pas, je ne reviendrai donc pas sur le gorge bleu, mais je voudrais quand même insister sur la maîtrise foncière des secteurs d’intervention, ce que ne manque pas de souligner le Préfet dans l’avis qu’il a formulé dans le registre d’enquête publique, et quant à la maîtrise foncière nous nous y employons, quand je dis nous, c’est plutôt effectivement la C.A.RE.N.E.

Nous approuvons ces préconisations et les projets de réhabilitation, c’est pourquoi nous voterons cette délibération, toutefois avec une réserve importante que je vous explique. C’est vrai que nous aussi nous restons dubitatifs pour le moment sur le bien-fondé de construction à moyen et long terme, mais alors c’est un projet d’ici 20 ans peut-être, de bâtiments à usage tertiaire sur la pointe du triangle. Les arguments économiques et urbanistiques d’intérêt supérieur, qui plus est, sur une zone humide, certes dégradée, ne nous convainquent pas. Et puis, la pensée, en termes d’aménagement, peut considérablement évoluer d’ici 20 ans. En nous appuyant sur la volonté politique, réelle, de maîtrise foncière de la Ville, nous estimons quant à nous que les projets d’implantation tertiaire doivent s’orienter prioritairement vers les nombreux espaces fonciers non protégés disponibles à l’est de la Route Nationale et au sud de la voie ferrée en allant vers le Port, je parle de priorités. De plus, maintenir dans cette pointe nord une fenêtre ouverte sur le marais, loin d’être une rupture dans la continuité urbaine, pourrait justement signifier notre volonté d’allier à la fois des aménagements d’intérêt majeur et la valorisation de zones aux fonctions majeures pour l’éco-système.

Vous l’avez compris, nous donnerons donc un avis positif avec la réserve que je viens de souligner.