Rapport Développement Durable

Rapport Développement Durable

Conseil municipal du 23 mars 2012
Intervention de Bernard GARNIER (groupe élus EELV)

Le document que nous avons sous les yeux a le mérite d’exister même s’il reste encore très imparfait pour rendre compte du souci de la collectivité d’inscrire son action dans une démarche de DD

Il répond en tout cas à l’obligation inscrite dans la loi dite Grenelle 2 et l’essentiel pour nous élus écologistes, ce n’est pas tant de faire coûte que coûte un rapport de style administratif mais c’est bien de vérifier par le débat politique notre inscription dans une démarche de DD.

Car il y a quand  même un problème, c’est que  tout le monde désormais se réclame du DD au point même que l’on arrive à construire des centrales nucléaires durables ou des aéroports durables !

Alors de temps en temps il est nécessaire de revenir aux fondamentaux.
Le DD est souvent présenté sous les 3 piliers de l’économique, du social, et de l’environnemental.  C’est un peu ce que suggère le plan du rapport qui nous est présenté … à savoir La Ville pour tous, la Ville dynamique et la Ville à vivre. Je rappelle que ce plan ne fait que reprendre les 3 axes du document présentant le DD que nous avons adopté en 2008.

L’économique, le social et l’environnemental, oui mais pour quoi et pour quoi faire ?
C’est là que nous sommes obligés de revenir à la définition du rapport Brundtland de 1987 : « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Dois-je rappeler que ce rapport fait suite à des évènements marquants comme les chocs pétroliers de 1973 et 1980 ou encore les catastrophes écologiques de Seveso, Three Miles Island ou l’Amoco Cadiz ?

Cela veut dire, que le DD ce n’est pas toujours plus de croissance, plus d’automobiles, plus d’avions , plus de médicaments, plus de production d’énergie …. Ce n’est pas non plus de la décroissance et encore plus de décroissance car cela ne veut rien dire. Pour nous le DD, c’est produire des biens et des services autrement, c’est-à-dire en quantité et qualité suffisantes pour répondre aux besoins des populations tout en préservant les ressources de la planète qu’elles soient par exemple des ressources énergétiques ou des réservoirs de biodiversité.

De quoi aurions-nous l’air si nous disposions à profusion de biens d’équipement avec un air irrespirable, des eaux polluées et des catastrophes climatiques à répétition ? De quoi aurions-nous l’air si nous disposions de belles salles de classes ou d’hôpitaux flambant neuf sans personnels en nombre suffisant ?

Penser global et agir local, telle est la devise qui résume le mieux la démarche de DD.  Penser global, au niveau de toute la collectivité à St Nazaire mais aussi à l’autre bout de la planète. Mais les incantations ne suffisent pas, il faut aussi agir au niveau local et notamment au niveau des collectivités locales. E c’est bien là le sens du débat qui nous avons ce soir.

Le document a le mérite de présenter les actions menées par la Ville mais nous pensons que le document manque de données chiffrées (pour évaluer par exemple) et nous considérons que le plan choisi ne met pas suffisamment en avant la spécificité la dimension DD de nos politiques.

Permettez-moi de vous donner quelques exemples : on peut toujours augmenter le nombre de logements, d’écoles, d’espaces verts, de gymnases, de routes sans pour autant faire du DD.
On peut néanmoins produire des logements sociaux en se souciant  de leur qualité et de leur condition d’accessibilité pour les ménages les moins fortunés, c’est d’ailleurs ce que fait notre bailleur social SILENE. On peut aussi augmenter les espaces verts en évitant d’y injecter des tonnes de désherbants et c’est ce que nous faisons depuis quelques années déjà. On peut construire des écoles qui répondent aux besoins des enfants, des enseignants et des parents et qui en même temps sont bâtis sur des modes constructifs économes en énergie et c’est ce que nous faisons désormais (cf les nouvelles écoles de St Marc ou de la Chesnaie ou encore le Théâtre).

Il serait donc injuste de dire que la Ville tourne le dos au DD. A la suite de David Samzun, je peux citer des exemples de chantiers et de politiques lancés par la Ville ou la CARENE :
–    La préservation et la revalorisation des espaces naturels : le chemin côtier, les étangs, l’inventaire des zones humides, la future trame verte et bleue annexée au PLU, la collaboration de nos services avec des associations comme Bretagne Vivante ou la LPO, …
–    la protection et la maîtrise du foncier agricole comme l’encouragement au développement des circuits courts de production (politique agricole communautaire considérée comme exemplaire par les professionnels de l’agriculture – Lagrene ou la Chambre d’Agriculture 44)
–    la protection de la nappe phréatique de Campbon (une expérience déjà ancienne peu connue du grand public)
–    la charte environnementale de la ZAC de Brais,
–    le schéma directeur des eaux pluviales par bassin versant d’ailleurs validé par le SAGE.
–    l’adoption de la charte de téléphonie mobile,
–    le partenariat de la CARENE avec l’association Air Pays de la Loire, notamment dans le cadre du Plan Climat Energie Territorial (PCET),
–    le plan de réduction de la consommation d’énergie du patrimoine municipal : certes les objectifs sont encore modestes (- 3%) mais j’espère vous présenter début 2013 les résultats des travaux que nous allons effectuer grâce à la ligne de 1 million d’euros inscrire dans le PDD. Je rappelle aussi les fortes diminutions de la consommation de l’éclairage public (exemple : division par de la consommation des lampadaires situés sur la parking de la place de l’Amérique latine), …

Mais il est cependant vrai que nous ne communiquons pas assez notre volonté de s’inscrire réellement et dans les faits dans une démarche de DD.  Le DD , ne se réduit  pas à l’environnement et l’écologie ne se réduit pas non plus à la cerise sur le gâteau du développement de la ville.

Le DD , c’est une démarche globale qui inscrit ses priorités eu égard aux grands enjeux sociétaux et c’est peut-être de cette façon que le rapport aurait pu être construit : par exemple, en présentant la stratégie des politiques publiques par rapport à  des enjeux tels que : la cohésion sociale et de solidarité entre les territoires et les générations,  la lutte contre le changement climatique, l’économie de l’espace, la préservation des espaces naturels et de la biodiversité, l’épanouissement de tous les êtres humains, des modes de production et de consommation plus responsables ….
Et c’est dans ces grands chapitres qu’auraient pu s’inscrire nos actions, nos avancées et nos limites.
De même, il aurait été intéressant de vérifier si les modes d’élaboration et de conduite de nos opérations s’inscrivent bien dans une démarche de DD s’appuyant  notamment sur la concertation ou la transversalité de nos services.

Ce ne sont là que des exemples. Nous estimons quant à nous qu’une telle démarche aurait été facilitée si la Ville avait adopté un Agenda 21 qui aurait  fixé le cahier de route et le mode d’évaluation, tant au niveau de l’investissement (ce qu’est en fait le PDD) que du fonctionnement.
Ce n’est pas le cas, nous le regrettons mais nous ne baissons pas pour autant les bras, car bien des choses ont été faites et bien faites et on peut toujours s’améliorer !

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