Une monnaie locale complémentaire pour une réappropriation citoyenne de l’économie

 

Une monnaie locale complémentaire pour une réappropriation citoyenne de l’économie.

Article publié dans le Saint-Nazaire magazines de Décembre 2013

Arlette Mousseau

Dans de nombreuses villes existent les monnaies locales, mais elles restent assez méconnues.

Elles sont courantes au moyen âge et très développées face à la crise de 1929. A défaut d’être une nouveauté originale, elles sont plus répandues qu’on le croit et intégrées dans nos vies à notre insu.

Légalement les monnaies locales sont des bons d’achats en circulation au sein d’un réseau. Les tickets restaurant, les points fidélités en sont quelques formes. Le financement peut venir des adhérents ou de subventions (collectivités locales, Europe, fondations, participation des entreprises…).

Les monnaies locales complémentaires sont porteuses d’un projet : « changer l’économie par les échanges du quotidien ». Environ 4000 existent dans le monde et une vingtaine en France. Rattachées à un bassin de vie, elles entendent favoriser la relocalisation de l’économie, le lien social. Elles soutiennent aussi une consommation respectueuse de la nature et des hommes et le refus de la spéculation monétaire.

Mises en place par des associations à but non lucratif, les procédures de prises de décisions sont souvent originales. La rédaction de la charte des valeurs permet de faire le choix des prestataires (commerces, professions libérales, entreprises, artisans, producteurs, associations et collectivités territoriales). Ceux-ci acceptent d’être payés en monnaie locale et s’engagent dans de nouvelles pratiques (circuits courts, pratiques salariales, développement durable…) ainsi la consommation est orientée vers des produits reflétant un nouveau modèle économique choisi et circonscrit au bassin de vie.

Les chartes des monnaies locales privilégient certains domaines. « L’abeille » de Villeneuve-sur-Lot vise, le « zéro déchets » et les producteurs et les commerçants doivent chercher à ne plus utiliser de ressources naturelles non renouvelables. « Les SOLS violette » de Toulouse, instrument de redistribution sociale aux travers des « maisons de chômeurs » font la promotion de l’économie sociale et solidaire. A Saint-Nazaire un projet « paricilamonnaie » n’a pas encore vu le jour mais a déjà mobilisé un certain nombre d’acteurs.

La monnaie devient l’outil de reconstruction des filières locales, de transformation de notre pensée, de notre façon d’envisager les échanges, la consommation, un moyen de réappropriation citoyenne de l’économie.

Contact : mousseaua@mairie-saintnazaire.fr

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