Abstention : quel rapport entre Notre Dame des Landes et le SCOT de Cap Atlantique ?
Intervention de Fabrice Bazin sur le Schéma de Cohérence Territoriales de Guérande lors du conseil municipal du 30 juin 2017.
M. Le maire,
Mes chères Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Il nous est demandé dans cette délibération de donner un avis sur le SCOT, le Schéma de Cohérence Territoriales de notre agglomération voisine, Cap Atlantique.
Nous, élus écologistes de la ville de Saint-Nazaire, saluons la volonté revendiquée dans ce document de limiter l’extension de l’urbanisation. Cependant nous regrettons que cette extension soit quand même pérennisée et notamment pour des parcs commerciaux qui, augmentant par la taille et le nombre, finissent par asphyxier nos centres-villes. Ces parcs commerciaux peuvent avoir leur utilité pour certains commerces nécessitant des surfaces de cellules importantes. Cependant qu’ils deviennent des centres-ville à la place des centres-ville n’est pas bénéfique pour les communes.
Aujourd’hui cela ce confirme partout en France touchant encore plus les communes de moins de 100 000 habitants. Ainsi sur près de 190 centres-ville de communes de taille moyenne, le taux de vacance moyen est passé de 6,1 % en 2001 à 10,4 % en 2015.
Comme dans la nature et dans la vie, tout est une histoire d’équilibre, l’excès est défavorable à l’ensemble.
De même nous saluons la politique de logement qui facilite l’optimisation du parc existant et plus précisément en direction des résidences secondaires et les logements vacants. Ces derniers sont au nombre de 2,9 M répartis sur toute la France, représentant plus de 8% du parc immobilier en France Métropolitaine. Peut-être que les 3,8 millions de personnes sans domicile fixe ou mal logé seraient contentes d’en profiter.
Ce SCOT prévoit aussi le confortement et « la préservation d’une armature écologique et paysagère en assurant la protection des réservoirs de biodiversité, des cours d’eau et de leur espace de fonctionnement, » tout « en développant la nature en ville ». Et nous ne pouvons que nous réjouir de cela, il faut redonner sa place à la nature dans nos villes souvent trop bétonnées.
Il y a aussi une petite phrase qui a attiré notre attention : « Capitaliser sur la réalisation de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ». Sans rouvrir le débat, cette phrase nous interpelle. Comment pouvons-nous, d’une part vouloir assurer « la protection des réservoirs de biodiversité, des cours d’eau et leur espace de fonctionnement » et vouloir « capitaliser » sur son contraire, la destruction de 2 000 hectares d’une « zone de bocage très préservée ; l’une des dernières du département » ? Cela n’est pas cohérent pour un SCOT.
Et donc pour ce manque de cohérence dans ce SCOT nous nous abstiendrons en espérant qu’il y aura une troisième modification en début d’année prochaine.