Aménagement du territoire : préserver les zones humides et les terres agricoles

Intervention de Pascale Hameau sur le Projet d’Aménagement et de Développement Durable lors du conseil municipal du 29 septembre.

Mesdames et messieurs, cher.es collègues,

 Nous devons débattre aujourd’hui sur les orientations générales du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) de notre PLUi (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal). Ce document est très important puisqu’il fixe les grandes orientations du PLUi qui devra s’y conformer. Et je voudrais ici exposer le point de vue des élus écologistes de la majorité.

Comme le souligne l’introduction de ce PADD, notre territoire est atypique, avec un environnement d’exception entre l’Estuaire, le littoral et la Brière mais aussi au cœur d’un tissu économique et industriel XXL comme on aime à le qualifier, porteur d’emplois. Il subit un double paradoxe : son cadre de vie est d’une qualité exceptionnelle mais exposé aux risques de submersions et d’inondations. Son bassin d’emploi est hors norme mais soumis aux risques technologiques.

Donc comment penser l’aménagement de ce territoire dans ces conditions ?

Comment garantir un avenir toujours enviable à tous ses habitants aujourd’hui comme demain en tenant compte de ses particularités ? Et comment prendre en compte à la fois l’activité économique et les enjeux de la COP21, je pense aux changements climatiques de la planète et aux émissions de gaz à effet de serre ?

L’équilibre est délicat et c’est au PADD de le trouver. Démarche qui a demandé une volonté partagée entre toutes les communes de la Carène.

Et il y a des avancées. Nous ne repasserons pas les objectifs fixés point par point mais nous soulignerons les majeures :

Pour le volet économique : le soutien à l’économie bleue et aux filières émergentes telles que la bioressources marines, les EMR ainsi qu’à l’économie numérique. Le développement de l’écologie industrielle et territoriale de sur la zone industrialo-portuaire. Pas d’objectifs chiffrés mais déjà des réalisations concrètes avec l’aménagement du nouveau boulevard des apprentis et des projets de fablab ou de récupération de chaleur et d’énergie fatale pour ne citer que ces exemples. Mais aussi le soutien à une agriculture pérenne et respectueuse de l’environnement avec la préservation des 15 000 hectares du PEAN, des terres hautes cultivées des gagneries ou d’une trame verte et bleue garante de continuités écologiques.

En termes d’aménagement, l’objectif global d’optimisation du foncier indispensable à nos yeux, afin d’infléchir les effets désastreux de l’étalement urbain des décennies passes avec la perte des terres agricoles et le développement massif des déplacements en voiture individuelle. Cet objectif est clairement affirmé avec le projet de réduire de 35% la consommation d’espaces agricoles, naturels et forestiers par rapport à la période précédente (entre 1999 et 2012) ; et celui de construire majoritairement dans les enveloppes urbaines existantes (60% dans l’enveloppe et 40% en extension).

Une politique de l’’habitat qui doit également aller dans ce sens avec une production de logements pour tous, proches des centralités et des axes de transports publics. Une offre qui vise plus de densité sans pour autant négliger la qualité et la préservation des caractères architecturaux remarquables du littoral comme de la brière.

Le volet déplacement est bien sûr essentiel à un développement durable et à l’attractivité de notre territoire. Il passe par le développement des modes alternatifs à la voiture individuelle (itinéraires cyclables et stationnements vélos, intermodalité et transport public renforcés) mais aussi par le renforcement des centralités (bourgs et centre-ville) pour limiter les déplacements du quotidien : C’est l’objectif de la ville du 1/4h !

Enfin tous les objectifs du plan climat qui visent à prévenir des risques naturels en limitant l’imperméabilisation des sols avec l’aménagement de fossé et de noues plutôt que de buses pour l’écoulement des eaux ou encore l’objectif d’accroître notre autonomie énergétique et de produire un quart d’énergies renouvelables dans le mix énergétique global.

Autant d’avancées dont nous nous félicitons. Mais, nous devons cependant regretter quelques entorses à ces objectifs vertueux.

Que penser en effet du projet d’extension du grand port maritime sur un site classé Natura 2000 et ZNIEFF de type 1. Je veux parler de la vasière de Méan, appelée ici site du Grand Tourteau. A ma connaissance, le dernier projet stratégique du Grand Port Autonome ne parle plus de l’occupation de cette vasière. Alors pourquoi envisager cette extension contradictoire avec les enjeux précédents ? Les vieux réflexes ont donc la vie dure : au prétexte de risquer de freiner l’activité économique nous outrepassons les demandes du Grand Port. Cette remarque vaut également pour le projet d’aéroport qui figure, tel un fantôme, sur la carte sans être évoqué dans le texte.

Ne nous y trompons pas, la vitalité d’un territoire passe aussi par un environnement de qualité : ce qui est l’objectif de ce PADD. Sachons être audacieux et imaginons le regard que porterons nos enfants sur nos décisions d’aujourd’hui. Et soyons fiers de nos choix !

Merci de votre attention

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