Débat d’orientation budgétaire – Conseil Municipal de Saint Nazaire

Conseil municipal du 1er janvier 2013

Délibération n°5 – débat d’orientation budgétaire

Intervention de Bernard GARNIER (groupe des élus Europe Ecologie – les Verts)

 De la présentation qui nous a été faite, nous retiendrons les deux éléments suivants :

  1°) La décrue de nos recettes dues au gel de l’enveloppe des concours de l’Etat, phénomène aggravé par le fonctionnement de la péréquation horizontale

 2°) Le maintien de notre ligne de conduite : un niveau d’épargne relativement élevé grâce notamment à la maîtrise des dépenses de fonctionnement sans pour autant impacter la qualité du service public ; un haut niveau d’investissement qui sera probablement moins élevé dans le prochain mandat.

Cette situation est rendue possible grâce à une saine gestion de nos finances mais aussi grâce une situation économique qui sans être brillante n’est pas catastrophique. La diversification du tissu économique permet de ne pas se retrouver dans la situation noire des années 90 où le taux de chômage approchait les 18% sur la ville (et même plus de 50% dans certains quartiers)

Ceci ne doit pas pour autant nous faire oublier les situations d’extrême précarité de bon nombre de nos concitoyens.

Nous devons cependant avoir en tête les évolutions notoires qui participent à la diversification du tissu industriel et qui confortent le savoir-faire de notre main, d’œuvre (filière EMR, aéronautique, matériaux composites, ) … sans oublier la commande du nouveau paquebot qui devra être suivie de nouvelles commandes de navires.

Quant à la construction de logements qui aussi joué un rôle dans le soutien de l’activité économique, nos avons bien conscience que le tassement du marché de l’immobilier doit renforcer notre vigilance même si n’oublions pas nos priorités : offrir un logement de qualité et abordable notamment pour les jeunes ménages et ceux qui disposent de revenus modestes.

En quelque sorte, ni pessimisme déprimant ni optimisme démesuré. La crise mondiale que nous traversons remet en cause les équilibres économiques et géopolitiques. La course à la finance et à la croissance aveugle menace les équilibres écologiques et sociaux.

Pour redonner de l’espoir, notamment aux jeunes et à celles et ceux qui souffrent le plus, il ne suffit plus de demander « plus de croissance et le retour aux Trente Glorieuses ». Plus personne n’y croit car nous sommes désormais au 21ème siècle et la nouveauté de la situation appelle une croissance plus sobre, moins gaspilleuse permettant un développement harmonieux entre les humains et entre les humains et la nature.

 Saint-Nazaire n’est pas un village isolé du monde et nos politiques publiques locales ne peuvent s’affranchir des grands enjeux économiques, sociaux et environnementaux

 2013 sera marqué par des grands chantiers : l’acte III de la décentralisation qui aura forcément des répercussions sur l’organisation de la démocratie locale et sur la fiscalité locale toujours en attente d’une réforme fiscale qui devrait permettre plus de solidarité entre les territoires et l’adaptation de notre système fiscal à un monde qui a changé (par exemple, revoir les bases fiscales)

 2013 ce sera aussi le grand débat national de la transition énergétique qui devra aboutir à une loi. Je signale au passage la réunion publique qui se déroulera le 11 février à Saint-Nazaire, dans le cadre des Etats régionaux de l’énergie.

Notre collectivité ne pourra rester en marge des préoccupations énergétiques : précarité énergétique grandissante d’une grande partie des ménages, augmentation des charges énergétiques de notre budget. Si nous ne cherchons pas à enrayer notre l’évolution de notre facture énergétique, l’épargne nette nous réservera des surprises désagréables dans les années à venir. Ceci justifie d’ailleurs la politique énergétique que nous mettons en place et qui vous sera exposée tout à l’heure.

Quelques chiffres pour éclairer la réalité de la facture énergétique de nos services : aujourd’hui, celle-ci représente environ 3 millions d’euros par an. Si nous ne mettons rien en place pour maîtriser la consommation énergétique, la facture pourrait augmenter d’au moins 8 millions d’euros sur un mandat. Et que représente une telle somme : 8 millions, c’est ce que nous a coûté la réhabilitation du patrimoine immobilier ou bien encore c’est le coût d’un groupe scolaire de taille relativement modeste ! Cela prête à réfléchir !

 2013 sera aussi l’année de la citoyenneté ….

 Pour terminer, est-il nécessaire de préciser que nous sommes bien entendu d’accord pour ne pas alourdir la fiscalité locale surtout dans ces temps difficiles ?

 Enfin, nous voudrions insister une fois de plus sur la nécessité de faire évoluer nos décisions en utilisant de plus en plus la méthode du coût global. Nos choix d’investissement doivent de plus en plus tenir compte des coûts de fonctionnement engendrés (entretien, choix des matériaux, dépenses d’énergie, répercussions environnementales, …) Investir plus et autrement aujourd’hui, cela peut permettre de dépenser moins demain et pour longtemps. Un patrimoine régulièrement entretenu, des choix judicieux d’investissement, des dépenses sociales permettant de faire fonctionner la solidarité à un niveau élevé, voilà ce que nous souhaitons pour ce nouveau budget 2013.

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