Droit de vote aux étrangers non européens : surtout ne pas renoncer !

Droit de vote aux étrangers non européens : surtout ne pas renoncer !

Article Saint-Nazaire magazine de Décembre 2012

Arlette Mousseau

Pour les prochaines municipales en 2014, verrons-nous des résidents étrangers non européens participer au choix des futures équipes municipales ? Sans doute pas alors que nous pourrions y être habitués depuis une trentaine d’années si l’engagement pris par François Mitterand au travers des «  101 propositions pour la France «  avait été respecté. François Hollande, 30 ans plus tard, fait la même promesse, mais aujourd’hui le gouvernement semble hésiter face à une opinion publique de plus en plus hostile. Pendant tout ce temps onze pays européens ont accordé ce droit de vote aux élections locales à tous les étrangers après une durée minimale de séjour dans le territoire (entre 2 et 5 ans).
Les étrangers participent à la vie économique, sociale, culturelle de notre pays. Ils contribuent par l’impôt aux ressources de nos communes. Ils contribuent à la vie citoyenne en étant responsables d’associations, délégués syndicaux, représentants de parents d’élèves…
Comment accepter le maintien de ce statut de citoyen de seconde zone, et souhaiter en même temps que tous s’intègrent à la société française ? Persister à exclure les étrangers de l’acte citoyen minimal que constitue le droit de vote aux élections municipales serait plus qu’une erreur : une faute. Dans nos villes, des milliers de femmes et d’hommes issus de l’immigration et leurs enfants attendent ce signal fort d’une reconnaissance de citoyenneté, antidote contre un racisme toujours affleurant, rempart contre la droite qui flirte beaucoup avec l’extrême droite sur ce thème.
Maintenant, parce que la crise est éprouvante elle incite à l’égoïsme plutôt qu’au partage, au repli sur soi plutôt qu’à l’échange. La diversité culturelle apparaît comme dangereuse. Le nationalisme, le racisme, l’islamo phobie, l’antisémitisme, l’exclusion sont des idées qui avancent. Il y a vraiment urgence !
Pour modifier la constitution, ce qui est nécessaire, il faudra obtenir la majorité des 3/5e au Parlement réuni en congrès, ce qui est impossible à la gauche aujourd’hui. Il faudra donc aller chercher une par une les quelques dizaines de voix qui pourraient manquer.
Renoncer au droit de vote pour les résidents étrangers, ce serait capituler devant les pires arguments, et laisser le champ libre aux peurs et aux haines. Nous n’avons pas le droit, plus le droit, de laisser cette victoire à la droite et à l’extrême droite.

Contact : mousseaua@mairie-saintnazaire.fr

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