Engagement de la ville en faveur de la petite enfance
Conseil municipal du 23 mars 2012
Délibération 10
Engagement de la Ville en faveur de la petite Enfance
Intervention d’ Arlette Mousseau pour les élus Europe Ecologie les Verts
Françoise Dolto disait qu’une société pouvait être jugée à partir de la place qu’elle fait aux vieilles personnes et aux petits enfants. C’est d’eux qu’il est question aujourd’hui.
Il s’agit de prendre acte des engagements de la Ville pour la petite enfance en prenant appui sur le PEL qui définit les orientations politiques en matière éducative. (de 0 à 25 ans).
Ce document est important car il permet de repréciser ce qui doit être au cœur du service aux familles pour la garde des enfants pour leur développement physique, psychique, leur épanouissement etc.
Il réaffirme l’engagement de la Ville, sa priorité vers les familles qui ont les plus bas revenus et la constante exigence d’un accueil de qualité.
Dans ce domaine de l’accueil de la petite enfance, nous souhaitons souligner plusieurs enjeux importants :
Outre le constat du nombre de demandes qui concernent des personnes en recherche d’emploi ou de formation ou encore bénéficiaires de minima sociaux mentionné dans ce document, toutes les études montrent qu’en dépit d’un taux d’emploi féminin en constante progression, l’arrivée des enfants conduit aussi au retrait des femmes du marché du travail.
L’évolution des conditions de travail, avec notamment les horaires atypiques dans beaucoup d’emplois féminins d’ailleurs, mettent beaucoup de familles, de femmes qui élèvent seules leurs enfants dans des situations de fragilité qui doivent trouver une réponse adaptée.
L’offre d’accueil est donc un enjeu majeur pour le retour à l’emploi et pour le maintien dans l’emploi, des femmes.
Des travaux de chercheurs montrent que la fréquentation de structures d’accueil collectif a un effet plus important chez les enfants issus de familles défavorisées. Ce qui veut dire que notre collectivité ne doit pas renoncer au développement de ces structures, qu’elles soient municipales ou associatives.
La demande principale est celle de l’accueil collectif alors qu’il ne constitue pas la majorité de l’offre. Cette demande là correspond à l’exigence d’une offre de qualité, avec des personnels formés, qui assure aussi la socialisation de l’enfant avant l’entrée à l’école. Elle rassure. Disons aussi que la profession d’assistante maternelle est en pleine évolution depuis quelques années, en terme de formation et d’encadrement, la dimension de socialisation des petits est maintenant bien présente.
Citons aussi l’engagement des entreprises qui, depuis plusieurs années, ont bien compris leur intérêt de participer à l’organisation de l’accueil des enfants de leurs salariés soumis aux exigences de nouveaux rythmes de travail.
L’offre diversifiée permet de mieux répondre à la diversité des besoins qui s’est accrue.
Nous disons souvent ici notre préoccupation de retenir sur notre territoire des jeunes familles, notamment par l’offre de logements, n’oublions pas que pour les jeunes parents une des premières préoccupations est de trouver un mode de garde. L’offre pour la petite enfance est un facteur d’attractivité important, pour les parents, voire les futurs parents, qui s’installent quelque part. Nous ne devons donc pas relâcher nos efforts en terme d’adaptation à la demande. Lorsqu’on regarde le dernier baromètre d’opinion TMO présenté lors du dernier CM, on voit que les opinions positives sur cette offre représentent 41% chez les 25-34 ans, mais n’est plus que de 25% pour l’ensembles des interrogés. Donc ceux qui connaissent et bénéficient de l’offre sont plus nombreux à en être satisfaits certes, mais la marche est encore très haute pour en faire un élément attractif et une meilleure communication de l’offre s’avère nécessaire.
L’évolution du cadre réglementaire (en fait une déréglementation) suscite bien des inquiétudes. Un sujet de préoccupation important nous vient du recul de la scolarisation des enfants de 2 ans. Que la question fasse débat est bien normal. Dans les conditions actuelles d’accueil à l’école maternelle, (effectifs, durée de la journée de classe, le bruit…) on peut s’interroger sur les bienfaits de la scolarisation précoce. Et pourtant toutes les études montrent que la scolarisation dès 2 ans en particulier des enfants de familles défavorisées, est bénéfique surtout en terme d’acquisition du langage. Aujourd’hui la baisse sensible des 2 ans à l’école maternelle résulte davantage des politiques menées que du choix des parents. Les 2-3 ans ne sont plus comptés dans le calcul des effectifs, ce qui veut dire que chaque école selon ses effectifs peut refuser, faute d’encadrement suffisant, ces tout petits. Il n’y a pas eu de vrai débat sur cette question.
Que la solution passe par les jardins d’éveil, comme le préconisent les nouvelles mesures pour réduire les dépenses de l’Etat, est inacceptable, il faut que les parents puissent avoir le choix de scolariser ou non leur enfant de 2 ans.
Voilà encore un exemple de la volonté de l’Etat de faire porter sur les collectivités locales et les parents, des investissements et du fonctionnement dans un domaine essentiel dont il se désengage. Et plus la collectivité aura conscience de l’intérêt des enfants, c’est le cas à Saint-Nazaire, plus elle sera amenée à engager des dépenses importantes.
Donc bien des raisons de rester vigilants. Pour notre collectivité il s’agit de porter la plus grande attention à l’évolution des demandes parentales avec une diversité de l’offre de manière à conforter notre politique vers la petite enfance et qu’elle soit un véritable facteur d’attractivité pour les jeunes parents.