Et si Saint-Nazaire devenait la Portland de France ?
Intervention de Pascale Hameau au sujet de la politique foncière de la ville, conseil municipal du 5 mai 2017.
Nous le voyons par ces délibérations : réserves foncières, écoquartiers, pistes cyclables ; la ville de Saint-Nazaire souhaite maîtriser son étalement urbain, tout en favorisant l’installation de nouveaux ménages en leur offrant des aménagements de qualité, durable et favorisant les déplacements doux. Cet effort n’est pas nouveau et s’inscrit dans la continuité du PEAN qui visait lui à préserver les espaces naturels et agricoles de la ville, mais il suscite parfois interrogation voire incompréhension.
Et pourtant, c’est exactement la politique menée par une des villes les plus prisées d’Amérique du Nord aujourd’hui : Portland. Elle a même débuté beaucoup plus tôt et est allé beaucoup plus loin en matière d’urbanisme et d’environnement. Dès les années 1970, et sous l’impulsion du gouverneur de l’Etat Tom McCall, la ville adopte une « UGB », littéralement une frontière de croissance urbaine. A l’époque où la périurbanisation domine, sous le double effet du départ des classes moyennes des centres-villes et du développement de la pratique de l’automobile, cette mesure met un frein à l’étalement urbain. Elle définit avec précision les zones urbaines et agricoles, empêche tout projet immobilier sur le littoral et démantèle une autoroute afin de réhabiliter les rives de la Willamette. Pourtant, Portland est passée de 366 000 habitants en 1980 à 609 000 actuellement : le tout sans étalement urbain puisque la croissance démographique a été absorbée par la densification passant de 7 600 habitants au kilomètre carré à 8 600 ces trente dernières années. Cet objectif est également supporté par la restauration de l’environnement naturel en aménagent des espaces verts en son centre et dans plusieurs quartiers. La ville développe son système de transport en commun et les zones à densifier sont réservées autour des nouveaux projets de transports en commun. Enfin, elle piétonnise tout son centre ville et réalise plus de 510 km de pistes cyclables.
Bref, Portland réputée comme l’une des villes les plus pollueuses d’Amérique dans le passé, a tellement évolué qu’elle est maintenant qualifiée de ville la plus « verte » d’Amérique et attire toujours plus d’habitants et de touristes.
Saint-Nazaire s’y prépare et je fais le rêve qu’elle y arrive à son tour !