Ils ne nous feront pas taire
De nombreux articles de presse sont parus suite à l’affaire de violences sexuelles qui a eu lieu à la mairie, et au positionnement des élu·es EELV.
Nous rassemblons ici le communiqué de presse initial du collectif « ils ne nous feront pas taire », ainsi que l’ensemble des articles de presse.
ils ne nous feront pas taire
Il y a plus d’un an, plusieurs adjointes de Saint-Nazaire ont alerté le maire suite au témoignage d’une élue sur des faits très graves qui auraient été commis contre elle par un adjoint. Elles lui ont fait part de leurs inquiétudes au sujet du comportement de cet élu comme sur un climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie.
Pour avoir simplement osé rappeler la nature possible des faits évoqués par d’autres, dans une réunion d’adjoints convoquée le 5 mai dernier à l’initiative du maire, l’une d’entre nous, Laurianne Deniaud, première adjointe, a été attaquée en diffamation et auditionnée plusieurs heures par la gendarmerie.
Nous n’entrerons pas dans le détail de l’affaire initiale Ce n’est pas notre rôle que de nous substituer à une victime, à sa parole, à son souhait ou non de saisir la justice . 9 femmes sur 10 victimes de violences sexuelles renoncent à déposer plainte : c’est aussi parce qu’elles ne bénéficient pas d’un environnement bienveillant ou du soutien qu’elles seraient en droit d’attendre et parce que la justice peine bien souvent à donner suite.
Une affaire de violences sexuelles, des inquiétudes sur un environnement de travail, ne sont pas des sujets privés. Ils sont éminemment politiques parce qu’ils s’inscrivent dans un contexte global d’inégalités et de violences subies par les femmes dans notre société. La responsabilité morale, politique et légale d’élu·e·s comme d’employeurs confrontés à de telles situations est de soutenir et de protéger celles qui peuvent en être victimes tout comme celles et ceux qui en témoignent et alertent. À Saint-Nazaire, c’est la loi du silence qui perdure.
La plainte en diffamation déposée contre Laurianne Deniaud, venue de l’élu mis en cause, s’inscrit dans une stratégie délibérée. Il s’agit de bâillonner celles et ceux qui accordent une écoute bienveillante et un soutien aux victimes et qui dénoncent des agissements qui n’ont plus lieu d’être. Il s’agit, par cette plainte, de maintenir fermement la chape de plomb qui couvre la parole dont il n’est toujours pas souhaité qu’elle se libère autour des violences sexuelles et sexistes.
Nous aurions pu penser que l’affaire Baupin, ou celle impliquant le maire démissionnaire du Havre, où la justice a été utilisée contre les femmes dénonçant des faits de violences sexuelles, et où cette stratégie s’est retournée contre leurs auteurs, mettraient un terme à cette insupportable inversion de la responsabilité, à ce sentiment de toute-puissance et d’impunité.
Il n’en est rien. Une nouvelle fois, après les pressions, après les rumeurs, après avoir tenté de nous diviser et de nous décrédibiliser, des hommes veulent museler les femmes qui parlent et dénoncent les violences subies. C’est inacceptable.
Nous appelons celles et ceux qui n’acceptent pas qu’on veuille les faire taire, leurs soutiens, les associations et acteurs engagés, de toutes de toute sensibilité, à s’exprimer haut et fort pour que l’impunité et l’intimidation reculent, pour que cesse l’omertà.
Il s’agit là d’une question de dignité humaine, pour que d’autres victimes, ici ou ailleurs, dans les collectivités, le milieu politique et les entreprises n’aient plus peur de parler. Les valeurs ne sont pas que des étendards et des notions abstraites mais doivent se traduire dans nos engagements.
Ils ne nous feront pas taire.
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