La gratuité des transports publics : mythe ou réalité?
La gratuité des transports publics : mythe ou réalité ?
Article publié dans le Saint-Nazaire magazines de novembre 2013
Arlette Mousseau
A Saint-Nazaire les travaux d’Hélyce et du pôle d’échange multimodal s’évaluent à 57 millions d’euros dont 32,4 millions d’euros financés par la CARENE et 10,8 millions par la ville de Saint-Nazaire. Les entreprises contribuent aux recettes des transports publics par le versement transport qui représente 45% du financement global des transports publics urbains en France. Le transport public a un coût, seul le choix du « payeur » peut être discuté.
Convient-il mieux de faire payer le contribuable en instaurant la « gratuité pour les usagers» ou décide-t’on de « faire payer les usagers ». Aujourd’hui à la CARENE, les recettes usagers ne représentent que 20% du coût des Transports en commun (TC).
La « gratuité usagers » impliquerait une nette augmentation des impôts pour qu’elle pallie l’absence de recettes mais n’aurait que peu de marge d’évolution, alors que des recettes évolutives suivant la fréquentation peuvent faciliter les projets d’investissement pour les transports publics. Notons que les employeurs ont obligation de financer 50% de l’abonnement au TC des salariés.
Selon le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), la politique de tarification doit concilier trois objectifs : couvrir les coûts de production du service, favoriser une politique d’incitation à l’utilisation des transports en commun et de fidélisation des usagers et, garantir le droit aux transports pour tous. Sur 290 autorités organisatrices de transport urbain, 23 ont fait le choix de la gratuité totale (petites collectivités en général). Dans ce contexte, les élus du GART souhaitent promouvoir la mise en place de tarifications sociales plutôt basées sur les revenus que sur le seul statut des individus.
Il a été souvent constaté qu’une augmentation de l’offre en termes de cadencement, d’amplitude horaire et de qualité de la distribution se conjuguait par une croissance des usagers salariés. Le transfert de la voiture au transport en commun se fait donc spontanément malgré l’augmentation des tarifs.
A Saint-Nazaire la réflexion sur la poursuite de l’amélioration de l’offre doit être engagée. Pour écourter les arrêts le prix du billet à bord est dissuasif, mais jugé trop élevé pour les usagers occasionnels ayant très peu de moyens. Nous pensons que la mise en place d’une tarification sociale et solidaire est préférable à la « gratuité usagers » qui reporte le coût sur les contribuables.
Contact : mousseaua@mairie-saintnazaire.fr