Le Japon si proche de nous

Saint-Nazaire magazine

Au moment où nous écrivons ces lignes, après le cauchemar du tremblement de terre et du tsunami qui a suivi, laissant des milliers de morts, des survivants qui ont tout perdu, des régions dévastées, nos pensées vont vers les japonais qui souffrent au-delà de l’imaginable.
Rapidement s’est profilée la terrible menace nucléaire. Espérons que lorsque vous nous lirez, le pire n’aura pas eu lieu.
Si la préoccupation majeure reste la situation des japonais, Europe Ecologie les Verts ont réagi très vite pour demander que toutes les leçons soient tirées de ce qui se passe au Japon pour nos politiques nucléaires. Se sont alors élevées des voix pour dénoncer l’indécence et la récupération politique à la veille des cantonales. Ah oui ? Où se situe l’indécence lorsqu’on sait la chape de plomb qui entoure le nucléaire dans notre pays. Si on ne peut pas en parler maintenant quand le ferons nous ? Depuis des décennies la lutte anti-nucléaire est notre combat, dénonçant les risques de l’activité, ceux des déchets, le risque de dégradation des conditions de maintien et de surveillance des centrales, le démantèlement etc…Si l’accident nucléaire fait un nombre limité de morts directes, espérons le, quelle connaissance aurons-nous, des conséquences à plus long terme sur les habitants exposés, sur la nourriture, la terre et la mer contaminées.
Tout en reconnaissant le risque majeur pour le Japon, le discours officiel français reste à nouveau rassurant sur notre démesuré parc nucléaire. Alors que l’on vit en direct la fragilité des technologies les plus pointues, nos dirigeants et l’industrie nucléaire ressassent que jamais un tel accident n’arrivera chez nous, que nous n’avons pas le choix, qu’il est impossible d’engager une politique de sortie du nucléaire.Des études montrent  que la France peut sortir du nucléaire dès 2035 en mettant l’accent sur 3 piliers : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Cette stratégie est gagnante pour l’emploi, on ne le dit pas assez ! Avec l’argent dépensé pour l’EPR de Flamanville, on pourrait créer 15 fois plus d’emplois dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables en multipliant les PME sur l’ensemble du territoire !
Sortir du nucléaire progressivement mais résolument du nucléaire, c’est gagnant, réaliste et responsable.

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