Les espaces agricoles bientôt pérennisés – Saint-Nazaire

Les espaces agricoles bientôt pérennisés – Saint-Nazaire

vendredi 15 mars 2013


 

Cette disposition permettra de stabiliser le devenir agricole et naturel des terres, comme ici au Port du Vivier.

D’ici l’année prochaine, le devenir de certains espaces agricoles et naturels sera stabilisé. Divers acteurs,

dont la Ville et la Carene oeuvrent ainsi. Un projet très politique même.

A Saint-Nazaire et plus globalement dans les communes de la Carene, 45 % du territoire est agricole. Il est valorisé seulement par 1,5 % de la population active. En dépit de la diminution de 18 % de la surface agricole utile entre 1980 et 2000, plusieurs exploitations subsistent. Mais on le devine, elles sont menacées.

Alors bien sûr le Plu (Plan local d’urbanisme) les protège pour une durée de 20 ans. D’ici un an très probablement, cette garantie de protection ira bien au delà. Le mérite reviendra à la création d’un PEAN (Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels).

Instauré par la loi de 2005 sur le développement des territoires ruraux, le conseil municipal de Saint-Nazaire a donné un avis positif à la mesure, le 1 er février dernier. C’est cette nouveauté en effet qui permettra de sceller dans le marbre la destination agricole et naturelle de ces terres.

Favoriser les circuits courts

Une perspective à laquelle les élus de la Ville et de la Carene tiennent ô combien. Il s’agit même pour eux d’un projet éminemment politique. Au total, cela concernera 600 ha sur une surface agricole utile de 1 500 hectares.

L’ensemble est situé essentiellement au nord de la route de Saint-André-des-Eaux. Une nouvelle donne qu’il sera très difficile de modifier. « Il faudrait la signature de trois ministres ! », se réjouit déjà Bernard Garnier, adjoint au maire Vert de Saint-Nazaire, chargé du patrimoine immobilier, des énergies et de l’écologie et vice-président de la Carene. « Ce que nous voulons, c’est assurer une visibilité aux exploitants qui voient le foncier grignoter par l’expansion urbaine. » Concrètement cela donnera la possibilité à tous les acteurs que sont la Carene, les communes et la Safer (Société d’aménagement foncier et d’espace rural), de mieux connaître les ventes de parcelles et donc de protéger ces espaces. Mais pas seulement.

« Un travail exemplaire »

Le deuxième objectif recherché est aussi de poursuivre l’accompagnement de jeunes agriculteurs qui souhaitent se spécialiser dans le bio ou le maréchage. Et ainsi de favoriser encore les circuits courts de distribution alimentaire. Bref l’agriculture de proximité aura tout à gagner au travers d’un tel dispositif. Surtout si l’on sait que la volonté, en l’espèce, des divers partenaires est d’amplifier l’approvisionnement de la sorte des cantines scolaires.

D’ici les prochaines semaines, le conseil général et la chambre d’agriculture doivent émettre un avis. Puis une enquête publique s’ouvrira.

De son côté, Bernard Garnier, qui relève l’excellente entente entre la Ville, la Carene et l’association Lagrene (Agriculteurs de la région nazairienne et de l’estuaire) a bon espoir de conduire ce projet à son terme pour la fin de l’année. Lequel entrerait en vigueur au tout début de 2014. « Je suis très confiant ! C’est la consécration d’un travail mené de façon exemplaire. On a compris que la ville et la campagne doivent travailler ensemble. Parce que l’on réinterroge la manière dont on fait la ville. Notre environnement est très marqué par l’industrie et je souhaite que cela dure. Car tout le monde a sa place, mais en préservant les espaces sensibles ! » Et l’élu de souligner que la globalité de cette mesure n’est pas une compensation de l’éventuelle réalisation très controversée de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A ce jour, cinq PEAN existent dans l’Hexagone. Trois sont en cours de montage en Loire-Atlantique.

Christophe MORINEAU-COOKS.

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