Les sites Seveso de la Carene
Intervention de Sarah Trichet-Allaire lors du conseil communautaire du 19 octobre 2019.
M. le président, chers collègues,
Sur cette délibération, je voudrais juste intervenir sur un point précis, concernant le financement de la déviation de la voie ferrée dont le budget augmente de 642 000 €. Le budget initial de 150 millions d’euros est pris en charge, pour rappel, pour un tiers par l’État, un tiers par Total, et un tiers par les collectivités locales : région, département, Carene. Au passage, est-il possible d’avoir une actualisation du budget financé par la Carene ce jour ?
Car enfin, la déviation de la voie ferrée est un impératif pour le PPRT, mais pourquoi devrions-nous le financer ? Comme le disait nos prédécesseurs en 2011 lorsque le PPRT a été adopté, ce sont en priorité l’État et les entreprises qui doivent supporter ce coût. D’autant que dans cette déviation, si l’objectif de permettre le développement de l’activité industrielle est bien rempli, celui de sécurité l’est moins, puisque le tracé est encore dans les zones à risque !
Aujourd’hui, le groupe « Alternatives écologistes et sociales », souhaite surtout alerter sur ce site industriel, classé Seveso haut : Total, Antargaz, SFDM sur Donges ; Yara, Elengy, Fret Services à Montoir… Nous sommes bien servis en industries dangereuses.
Longtemps, nous avons cohabité sur ce territoire, avec des industries importantes pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, les populations demandent plus de sûreté, plus de protection pour leur santé et pour l’environnement. Or, quels sont les garanties offertes par les industries ? Et pourtant, certaines ne sont pas en difficulté financière. Je rappelle que Total, en 2018, a eu plus de 10 milliards de bénéfices. Des protections et des investissements supplémentaires seraient normaux.
Rappelez-vous, en avril 2016, la pollution au fioul à Sainte-Anne-sur-Brivet, ou en mars 2008, la fuite de 500 tonnes de fioul de soute pour laquelle Total a été condamné à payer une lourde amende. Je vous passe les émissions de fumées, les odeurs dont les riverains se plaignent, et qui seraient sans risque selon les mesures en sortie de cheminée. Le manque de transparence devient de plus en plus insupportable. Jusqu’à présent, nous avons plutôt eu de la chance. Si nous n’en avions pas, peut-être ne serions-nous même pas ici pour en parler.
Nous l’avons vu récemment avec la catastrophe industrielle de Rouen, l’explosion de l’usine Lubrizol : un accident est toujours possible. Et face à ce risque, les collectivités que nous sommes sont au premier plan pour protéger les habitantes et les habitants du territoire.
Nous ne voulons pas alerter inutilement. Ni tuer les emplois sur le bassin industriel. Il s’agit simplement, au vu des risques qui pèsent sur notre santé et sur notre environnement, que chacun prenne sa juste part.
Je vous remercie.