Avis positif avec réserve des élus EELV
Intervention de Bernard Garnier au conseil Municipal de Saint-Nazaire du 27 mai 2011
Vous le savez, les élus écologistes ont toujours été favorables à la construction d’un parking au nord de la Gare s’intégrant au Pôle d’Echange Multimodal. Il est, en effet, situé en entrée de ville et à proximité de la Gare ce qui permettra un délestage de la circulation urbaine et favorisera le transfert sur les transports collectifs. Ainsi présenté, un tel projet s’inscrit dans une démarche de développement durable. Reste un problème, qui n’est pas le moindre, à savoir l’implantation d’un parking. Nous y arrivons. Vous le savez, aujourd’hui, pour construire une zone humide, quand il n’existe pas de solution alternative d’implantation, ce qui est le cas, me semble-t-il, avec le parking, le SAGE impose des mesures d’accompagnement privilégiant la recréation ou la restauration des fonctions écologiques majeures de l’éco-système, c’est l’article 2 du règlement intérieur du SAGE auquel j’ai d’ailleurs beaucoup contribué. C’est tout le sens de la délibération qui prévoit, et je trouve un peu regrettable qu’on le néglige, d’importants travaux permettant de réhabiliter une zone humide qui a d’ailleurs beaucoup souffert depuis des dizaines d’années.
Que retenons-nous particulièrement ? L’étude d’impact d’imperméabilisation des sols porte sur l’ensemble des 2,9 ha de la zone du projet et les mesures compensatoires portent sur une superficie de 20 ha, c’est-à-dire plus que le doublement des surfaces de zone humide perdues, comme l’impose le SAGE. Les aménagements hydrauliques, et particulièrement le déremblaiment au nord de la zone permettront une réelle amélioration des conditions d’écoulement, notamment vers les canaux de Brière et des conditions d’exploitation agricoles sur les terres d’élevage en zone de marais. Je ne reviendrai pas sur la protection du gorge bleu à miroir, pour moi, défendre y compris les petites bestioles, c’est important, puisque quand on défend les petites bestioles, on défend aussi les êtres humains, n’est-ce pas, je ne reviendrai donc pas sur le gorge bleu, mais je voudrais quand même insister sur la maîtrise foncière des secteurs d’intervention, ce que ne manque pas de souligner le Préfet dans l’avis qu’il a formulé dans le registre d’enquête publique, et quant à la maîtrise foncière nous nous y employons, quand je dis nous, c’est plutôt effectivement la C.A.RE.N.E.
Nous approuvons ces préconisations et les projets de réhabilitation, c’est pourquoi nous voterons cette délibération, toutefois avec une réserve importante que je vous explique. C’est vrai que nous aussi nous restons dubitatifs pour le moment sur le bien-fondé de construction à moyen et long terme, mais alors c’est un projet d’ici 20 ans peut-être, de bâtiments à usage tertiaire sur la pointe du triangle. Les arguments économiques et urbanistiques d’intérêt supérieur, qui plus est, sur une zone humide, certes dégradée, ne nous convainquent pas. Et puis, la pensée, en termes d’aménagement, peut considérablement évoluer d’ici 20 ans. En nous appuyant sur la volonté politique, réelle, de maîtrise foncière de la Ville, nous estimons quant à nous que les projets d’implantation tertiaire doivent s’orienter prioritairement vers les nombreux espaces fonciers non protégés disponibles à l’est de la Route Nationale et au sud de la voie ferrée en allant vers le Port, je parle de priorités. De plus, maintenir dans cette pointe nord une fenêtre ouverte sur le marais, loin d’être une rupture dans la continuité urbaine, pourrait justement signifier notre volonté d’allier à la fois des aménagements d’intérêt majeur et la valorisation de zones aux fonctions majeures pour l’éco-système.
Vous l’avez compris, nous donnerons donc un avis positif avec la réserve que je viens de souligner.