CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MAI 2011
POLITIQUE ENERGETIQUE
M. Bernard GARNIER : Après l’eau, nous allons parler d’énergie et je vais donc vous présenter la délibération n° 11 qui porte que la politique énergétique de la Ville. En deux mots, pour faire face à l’augmentation structurelle du coût des énergies et pour répondre aux enjeux du développement durable, la Ville de Saint-Nazaire renforce sa démarche de maîtrise de sa consommation d’énergie. Je voudrais préciser, à ce propos, que déjà dans le passé un certain nombre d’opérations ont été réalisées, je pense notamment au remplacement des chaufferies et aussi au remplacement des ampoules classiques sur les lampadaires par des lampes à basse consommation, et ceci est efficace puisque ça nous a valu de bénéficier d’un certificat d’économie d’énergie délivré par EDF il y a quelques temps.
L’an dernier, nous avons réalisé un diagnostic énergétique sur notre patrimoine bâti et c’est à partir de ce diagnostic sur le patrimoine que je vais vous présenter quelques lignes sur notre politique énergétique.
Enfin, je voudrais préciser que la réglementation, tant européenne que nationale, incite tous les acteurs à se mobiliser fortement, donc pas seulement que les collectivités, et à se fixer, pour se faire, des objectifs quantifiés de réduction de la consommation d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Je ne vais pas revenir sur les détails, vous les avez dans la délibération. Je cite, pour mémoire tout de même, le plan énergie climat du Parlement Européen qui fixe un triple objectif dit objectif des 3 x 20 à atteindre d’ici 2020, c’est-à-dire réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, accroître l’efficacité énergétique de 20 % et augmenter la part des énergies renouvelables pour qu’elles représentent 20 % de la production d’énergie. D’ailleurs, en France, le Grenelle de l’environnement a proposé les 23 % et un certain nombre de villes se sont engagées dans ces objectifs.
Dans ce contexte, et afin de lutter activement contre l’augmentation de notre facture énergétique, je vous propose de mettre en œuvre un plan d’économies d’énergie ayant pour finalité d’infléchir, dans un premier temps, la courbe de nos dépenses en énergie en réduisant les consommations en kilowattheure de 3 % d’ici 2014.
Ensuite, afin de s’appuyer sur un réseau des villes qui ont fait le choix de réduire leur production de carbone, leurs besoins en énergie et aussi d’améliorer leur efficacité énergétique, je vous demande d’autoriser le Maire à préparer l’adhésion de la Ville à la Convention des Maires, selon les modalités qui sont exposées dans la délibération.
Avant de laisser la parole à Philippe CROSS, qui est chargé de mission à la Ville au développement durable énergie et qui a beaucoup travaillé sur ce diagnostic énergétique, je voudrais vous rappeler la dimension écologique et sociale de ces actions en faveur de la maîtrise des consommations d’énergie. J’en veux pour preuve l’important volet de lutte contre la précarité énergétique qui est inscrit dans le très récent et nouveau PLH de la C.A.RE.N.E. J’ai sous les yeux une statistique de l’INSEE qui date de 2006, elle date un peu mais tout de même…
M. le Maire : Et aussi dans la convention d’amélioration de l’habitat que nous venons de signer avec le Département.
M. Bernard GARNIER : Absolument. J’ai là une petite statistique de l’INSEE qui nous montre qu’en 2006 20 % des ménages les plus pauvres dépensaient + de 15 % en dépenses énergétiques, ce que l’on appelle le seuil de pauvreté énergétique. Donc, ce sont quand même des faits qui sont inquiétants et dont nous devons, effectivement, nous préoccuper surtout en direction des ménages les moins favorisés. Voilà ce que je voulais vous dire pour présenter cette délibération et je vais proposer à Philippe CROS de vous faire un très court aperçu en quelques diapositives des principales données qui ressortent du diagnostic énergétique du patrimoine immobilier.
Présentation vidéo.
M. CROS : Le diagnostic énergétique a été fait sur tous les équipements qui dépensaient plus de 10 000 € par an d’énergie et vous retrouvez tous les gros équipements, les groupes scolaires, les bâtiments Petite Enfance et les ensembles sportifs, les équipements culturels et les équipements des services. Ce diagnostic énergétique sur le bâtiment est en cours de complément sur la partie éclairage public, essentiellement sur le domaine public.
La courbe que vous avez sous les yeux, c’est la courbe de l’évolution de notre facture énergétique depuis 2002, entre 2002 et 2009. La courbe réelle c’est la courbe bleue, la courbe à tendance, c’est la courbe rouge. Ce qu’il faut voir c’est qu’on a la facture accrue de près d’1 million d’euros en 8 ans et que la croissance est de 40 % sur ces 8 ans, une moyenne de 5,2 % par an. Sur cette période, le coût unitaire du kilowattheure a cru de 14 % pour l’électricité, 61 % pour le gaz, 52 % pour le fioul et 44 % pour les hydrocarbures pour les véhicules.
L’évolution de la facture énergétique sur 10 ans à 3 % par an, là, on se projette dans l’avenir, le coût supplémentaire cumulé est de 6 millions d’euros. Cela veut dire concrètement que sur les 10 ans qui viennent si la facture croît de 3 %, on va dépenser 6 millions d’euros en plus que ce qu’on aurait dépensé à facture constante, et le même raisonnement à 5 % nous amène à 10 millions d’euros.
La répartition de la dépense énergétique pour les équipements de la Ville : On s’aperçoit que la grosse part c’est l’électricité, avec l’électricité bâtiments qui est à 900 000 €, suivi de l’éclairage public, le gaz qui représente essentiellement le chauffage est à presque 700 000 €, le fioul, est en train de l’éradiquer, et l’eau qui est 415 000 €. Ce qu’il faut remarquer quand même, c’est que les dépenses d’eau sont supérieures aux dépenses de carburants automobile, c’est que l’électricité qui, jusqu’à maintenant, a eu une croissance relativement sage, représente quand même 45 % de la dépense entre l’électricité bâtiments et l’électricité éclairage public et que les dépenses liées au gaz, aux carburants, au fioul représentent 35 % de la dépense.
La répartition des dépenses d’énergie : Ce qu’il faut voir, on a deux gros pôles de consommation, le premier c’est l’Education et la Petite Enfance avec 565 000 € par an ; ensuite, on a le pôle Sport et Culture qui représente 630 000 € par an ; et ensuite on a le reste qui est réparti entre le Technique et les bâtiments administratifs.
Pour fixer les idées, un groupe scolaire ça représente de l’ordre de 20 000 € d’énergie par an ; l’ensemble des sports Léo Lagrange représente 200 000 € de dépenses par an ; l’Hôtel de Ville 50 000 € et la Médiathèque 25 000 €. C’est uniquement pour fixer les idées.
L’objectif pour 2014, c’est de réduire la consommation de 3 % entre 2011 et 2014 et contenir, avec cet objectif là, la facture entre 2 et 5 % de croissance. Pourquoi entre 2 % et 5 % ? Parce qu’on ne connaît pas la croissance unitaire du coûts des énergies, donc c’est une fourchette. Pour atteindre ces objectifs, il faut qu’on arrive à économiser chaque année de l’ordre de 1 million de kilowattheure, soit l’équivalent au coût actuel de 100 000 € d’énergie par an. Puis, après 2014, il faut réduire la consommation de 3 % par an.
L’évolution de la facture en fonction des choix qui seront faits : La courbe rouge, c’est la facture à 3,5 millions d’euros par an d’énergie, c’est si on ne fait rien, sachant qu’on était en 2009 à 2,85 millions d’euros. La facture en 2013 avec le plan proposé devrait se limiter à 3,2 millions d’euros et, ensuite, la stabilisation de la facture, c’est-à-dire que c’est la stabilisation de la consommation qui va nous obliger à faire un gain de consommation de 3 % par an qui réclamera un renforcement de l’investissement.
Il y a quatre axes pour réduire les consommations : le premier, c’est agir avec les utilisateurs c’est sur les pratiques et la définition des besoins ; ensuite, c’est construire des équipements performants, des équipements neufs ; c’est compléter les opérations dans le cadre des plans pluriannuels d’investissements courants, c’est systématiquement quand on intervient sur un bâtiment, c’est faire toutes les choses à notre portée pour réduire la consommation d’énergie ; et enfin, c’est mettre en œuvre un plan d’économie d’énergie tel qu’il était prévu au Plan de Développement Durable qui a été adopté au début du mandat et le montant de ce plan est d’1 million d’euros.
Les actions qui sont à entreprendre sur le bâtiment, c’est pour un temps de retour inférieur à 5 ans, c’est le remplacement des lampes incandescentes par des lampes fluo, c’est mettre en place des systèmes de détection de présence pour éclairer évidemment uniquement quand il y a quelqu’un, la minuterie c’est le principe dans les circulations, c’est les programmations des VMC, les ventilations mécaniques contrôlées, l’extraction d’air dans les locaux, avec deux cibles d’économies d’énergie : la première, c’est que comme on renouvelle moins l’air on a moins d’air froid à réchauffer, et le second, c’est la consommation propre des centrales VMC ; c’est la programmation de l’éclairage, que les éclairages ne fonctionnent qu’au moment où on en a besoin ; et c’est les changements d’énergie, c’est le passage du fioul sur le gaz pour les quelques chaufferies qui nous restent.
Sur les temps de retour entre 5 et 10 ans, on rajoute à ce qu’on avait tout à l’heure, les robinets thermostatiques et sur les radiateurs, sur certaines installations cela permet de gagner 2 %/3 % ; c’est le renforcement partiel de l’isolation sur nos bâtiments et c’est les VMC double flux.
Sur les temps plus longs, on a les ballasts électroniques sur l’éclairage, l’isolation par l’extérieur, les remplacements des menuiseries et les chaudières à condensation.
Les résultats, une fois le million d’euros investis, ce sont les résultats des économies qu’on va engager sur le patrimoine : 30 000 € sur le patrimoine sportif, l’éducation 54 000 €, on arrive à un total pour 1 million investi de 131 000 € d’économies sur la facture d’énergie.
M. le Maire : Je suis ravi de ces présentations, aussi bien celles de Michelle BURNET sur les zones humides, l’inventaire des zones humides, ce qui va se passer de l’autre côté de la Gare, que l’exposé qui vient de nous être fait, qui montrent, et ça ne date pas d’hier, ça ne date même pas de ce mandat-là, que les efforts de la Ville en matière d’économies d’énergie, en matière d’environnement sont constants, ont tendance même à s’accentuer naturellement, mais sont constants. En matière d’environnement, il y a ceux qui parlent et il y a ceux qui font.