Intervention relative au projet d’Aéroport de Notre Dames des Landes et aux procédures d’expulsions
CONSEIL MUNICIPAL 26 OCTOBRE 2012
Intervention relative au projet d’Aéroport de Notre Dames des Landes et aux procédures d’expulsions
Intervention Arlette Mousseau
au nom d’Europe Ecologie les Verts, du groupe Centre-Démocrate, divers gauche et de Label gauche
Difficile au moment où sur le site de NDDL ont lieu les destructions et expulsions de ne pas réagir dans cette enceinte. Notre collectivité participe à la part du financement public sur ce projet, il n’est donc pas incongru d’intervenir ici ce soir. Inutile de rappeler nos arguments qui déterminent notre opposition à ce projet de nouvel aéroport, vous les connaissez ou vous les connaissez mal.
Nous voulons dire ici notre incompréhension, notre colère face à l’ampleur et au coût des moyens policiers et militaires mis en œuvre pour vider et détruire les maisons, saccager les jardins, mettre toute une zone sous contrôle, empêchant les allées et venues des habitants du secteur, pour expulser quelques 150 personnes qui ne sont pas de dangereux terroristes tout de même ! Certes ces occupations sont illégales, mais où est l’urgence sachant qu’il n’y a pas de travaux envisagés sur la zone avant des mois. Nous réaffirmons que si la loi sur l’eau était strictement appliquée, ce projet devrait être abandonné.
On l’a bien compris l’urgence est de « vider les lieux » avant la trêve hivernale qui rend les expulsions impossibles, mais sans aucun doute aussi dans la démonstration de force pour convaincre la population que ce projet se fera quoi qu’il en coûte. Or cet été nous apprenions que la piste pour Airbus restera à Nantes Atlantique avec pour conséquence pas de cession de terrain comme prévu et un coût d’exploitation nécessaire à maintenir. Qui va payer ? Airbus en a-t-elle les moyens ? Silence total sur cette interrogation. Nul doute que nos collectivités seront à nouveau mises à contribution dans un contexte de budget contraint pour tous.
Construire un 146e aéroport en France alors qu’en Allemagne il y en a 3 fois moins et 4 fois moins au Royaume Uni, en sacrifiant 2000 ha de terres agricoles et les emplois qui y sont liés, alors que nous sommes confrontés à des crises sans précédent, nous paraît de plus en plus comme une vraie provocation.
Rappelons que le coût de ces compensations n’est pas prévu dans le budget de 580 millions d’euros. De la même manière ne sont pas compris dans le budget : le remboursement en valeur à neuf des bâtiments agricoles, le coût des liaisons tram-train avec Nantes, et la ligne Rennes Nantes. Nous estimons ce projet à plus d’1 milliard. Qui va payer, est-ce à l’Etat, aux collectivités de subventionner le transport aérien et Vinci au détriment du ferroviaire, quand on constate que la liaison Rennes-Nantes, n’a jamais été améliorée, que nous avons le défi de bâtir une ligne Saint-Nazaire vers l’Europe.
Il n’est pas inutile de préciser que notre résistance est non violente et nous ne cautionnons pas les violences d’où qu’elles viennent.