Conseil communautaire du 26 mars 2019

Intervention de Sarah Trichet-Allaire lors du conseil communautaire du 26 mars 2019 sur le contournement ferrovière de Donges

 

M. Le président, mesdames et messieurs,

Ce contournement ferrovière est indispensable : le risque encouru lorsque un train passe au sein d’une zone industrielle comme celle de Donges est considérable. Au moindre risque de déraillement, et c’est tout le secteur qui est menacé.

Cependant, lorsque l’enquête publique a été lancée en 2017, plusieurs associations environnementales – France Nature Environnement, Bretagne-Vivante, la Ligue de Protection des Oiseaux l’Union Départementale de Protection de la Nature – ont souligné la faiblesse de la compensation environnementale prévue.

Malgré les évolutions qui ont été apportées depuis, le respect des zones humides n’est pas encore assez pris en compte. En effet, les deux zones qui sont proposées en compensations ne sont pas des milieux naturels mais des réserves foncières. Dans une des zones, il y a même une canalisation de pétrole qui passe !

Pourtant, ce collectif d’associations environnementales avait fait des propositions, mais elles n’ont pas été prises en compte, malgré un investissement (bénévole, je le rappelle) depuis 2013.

À défaut de compensation suffisante, nous pouvons mieux nous engager sur de l’accompagnement. Le marais de Liberge, par exemple, pourrait être très interessant au niveau biodiversité. Il suffirait d’un plan de gestion de l’eau, en partenariat avec l’agricultrice qui y travaille pour en faire un espace naturel riche.

L’Autorité Environnementale avait également pointé, lors de l’enquête publique, un manque de clarification sur l’articulation entre ce contournement et la création d’une nouvelle unité pour la raffinerie, entraînant entre autre, comme nous l’avions souligné lors d’un conseil communautaire précédent, une augmentation globale des émissions de CO2, alors même que notre territoire devrait s’engager dans un modèle économique décarboné. Je rappelle que 75% des émissions mondiales de CO2 sont émises par 100 multinationales, dont celle que nous évoquons en ce moment.

Et pourtant. La raffinerie de Donges ne pourra pas fonctionner encore des décennies : la capacité mondiale de pétrole s’amenuise, et nos civilisations ne résisteront pas longtemps aux diverses catastrophes que cette consommation de produits fossiles entraîne : réchauffement climatique, famines, guerres, migrations forcées, et son lot de malheurs.

C’est pourquoi nous devrions dès aujourd’hui penser la conversion de la raffinerie de Donges. Devons-nous juste attendre qu’elle ferme petit à petit ou pire, brutalement ? Ou au contraire, accompagnerons-nous cette transition ?

Ne refaisons pas l’erreur de Cordemais, où la réflexion sur la conversion des unités est arrivée trop tardivement, entraînant une situation conflictuelle à cause d’une mise en œuvre faite dans la précipitation.

C’est dès aujourd’hui que nous devons penser à l’avenir de notre territoire : un avenir résilient pour notre bassin de vie, porteur d’une industrie écologique.

Nous sommes un territoire industriel dynamique, et nous avons la capacité de devenir le fer de lance de ce renouveau écologique. Devenons un exemple pour une économie industrielle décarbonée.

Mesdames, messieurs, M. le président, je vous remercie.

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