Conseil communautaire du 30 avril 2019

Intervention de Sarah Trichet-Allaire suite à la présentation du Plan Climat Air Energie Territorial par Pascale Hameau.

Monsieur le président, mesdames, messieurs,Notre groupe bien évidemment salue le travail ambitieux qui vient de nous être présenté par Claude Aufort et Pascale Hameau. Nous nous réjouissons, M. le président, quand vous dites avoir évolué. Il faut également que tous les budgets suivent cette direction, afin de réussir pleinement la mise en œuvre de ce Plan Climat (je vous fais grâce de la suite de l’acronyme), et mettre des chiffres pour chacune des actions présentées.

Les objectifs présentés sont réalistes et nous engage à limiter le réchauffement climatique à 2°C, comme l’a préconisé l’accord de Paris de 2015 suite à la COP21.

Oui, ainsi nous prenons nos responsabilités face l’ampleur du travail qui nous attends, collectivement, en tant qu’êtres humains. Et même si nous n’avons pas la maîtrise sur tout, comme le colibri, nous faisons notre part.

Nous faisons notre part, lorsque nous réduisons notre consommation d’énergie.

Nous faisons notre part, lorsque nous augmentons notre production d’énergie renouvelable – faut-il rajouter que nous attendons avec impatience que l’État fasse également sa part sur ce sujet !

Nous faisons notre part dans ce PCAET, et nous avons également fait un bond en avant depuis le début de ce mandat sur ce sujet.

Nous faisons notre part et attendons que le monde économique fasse aussi la sienne : nous prêtons main forte aux entreprises, et c’est à elles maintenant de se saisir de cette opportunité.

Nous faisons notre part, qui est plus importante que celle d’un particulier. Car si nous avons des responsabilités en tant qu’individu dans notre vie quotidienne, il faut maintenant changer à grande échelle, et ne pas faire tout reposer sur leurs épaules. La Carene a bien plus de leviers en tant que collectivité pour offrir les conditions nécessaires à ces changements de vie. Des leviers qui doivent permettre à chacune et chacun de changer ses pratiques : à la fois dans ses déplacements – et nous verrons tout à l’heure avec le PDU que nous mettons en œuvre les mesures nécessaires à se passer de plus en plus de la voiture – , mais également pour la santé, l’alimentation.

Ce sont ces leviers qu’il nous faut pousser, soulever, enfin, bouger dans tous les sens pour pallier les conséquences d’un réchauffement climatique – et de ses conséquences sur notre biosphère – qui a déjà lieu en ce moment.

C’est déjà aujourd’hui que les espèces disparaissent, entraînant une 6e extinction, c’est déjà aujourd’hui que le dérèglement du climat entraîne ouragans et sécheresses, c’est déjà aujourd’hui que les réfugié.es climatiques cherchent asile dans d’autres contrées que les leurs.

C’est donc aujourd’hui qu’il faut mettre en œuvre toutes les mesures possibles pour, non seulement limiter ce réchauffement, mais également pallier aux conséquences.

Je vous accorde que le constat n’est pas optimiste. D’ailleurs, les écologistes ont souvent été traité d’oiseaux de mauvais augure. Je vous l’avoue, j’aurais parfois, souvent, préféré que nous ayions tort.

Ce qui est rassurant, c’est que le monde à venir peut être bien plus engageant que ce qui peut être décrit dans les fictions post-apocalyptiques. Nous pouvons avoir Écotopia plutôt que Mad Max.

Et j’ai une bonne surprise : ce monde-là existe déjà ! Il est déjà en prémice dans notre société, et nous avons l’immense responsabilité de l’accompagner et de le faire émerger. C’est bien d’ailleurs parce que ce futur désirable est à portée de main que tant de monde se mobilise pour le climat : des centaines de milliers de manifestant.es lors des marches pour le climat – plus de 1000 à Saint-Nazaire –, 2 millions de signatures pour la pétition l’affaire du siècle – en en faisant la pétition la plus signée en France – , des jeunes lycéen.nes qui font la grève de l’école le vendredi suite à l’appel et l’engagement de Greta Thunberg.

Et les engagements se poursuivent pour d’autres modèles de société, moins basés sur la croissance et le profit, mais plutôt sur le partage et la convivialité.

Les engagements citoyens militent pour un autre monde, mais aussi pour que le monde actuel soit plus vivable, moins nocif pour chacun d’entre nous, et en particulier pour les plus fragiles : enfants, personnes âgées, personnes malades…

Je pense par exemple aux collectifs qui se rassemblent sur notre territoire et qui oeuvrent pour la qualité de l’air. Vous en avez sans doute entendu parler : M. Aufort et Mme Hameau les ont rencontrés. Ils et elles savent que le chemin est long, et pourtant ils et elles ne baissent pas les bras. C’est pourquoi la Carene organise une grande conférence mettant tous les acteurs autour de la table, pour vraiment évaluer la situation sanitaire. C’est la fameuse étude épidémiologique qui est demandée par ces collectifs, demande que nous soutenons pleinement.

Pourquoi une étude épidémiologique ? Parce que les émissions de polluants, ce n’est pas la même chose que les immissions, qui représentent vraiment la qualité de l’air, comprenant par exemple les cocktails chimiques, lorsque différents polluants se combinent.

Et, cela arrive lorsque nous sommes sur un territoire très industrialisé comme le notre, il y a beaucoup de composants différents qui s’échappent des usines. Actuellement, les mesures se font aux sorties de cheminées, et alors elles sont plutôt dans les clous, mais la combinaison de ces composants pourrait aussi être dangereuse, et ce n’est pas mesuré actuellement.

Les nazairiennes et les nazairiens réclament de savoir ce que nous respirons, ce qui est reversé dans l’eau, dans l’air, dans la terre, et c’est tout à fait légitime.

Il existe des instances qui ont cette responsabilité : la Dréal, l’ARS, l’État pour faire la demande de l’étude. Et nous, collectivité, nous pouvons, nous devons engager des discussions avec l’ensemble des acteurs concernés qui ne seront peut-être pas faciles, mais qui pourront aboutir à une analyse fine de la pollution de l’air. Car sans mesures, comment savoir ce que nous risquons, et comment nous en protéger ?

 

Je vous remercie.

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