Notre-Dame-des-Landes : rouvrir le dossier et le dialogue
Notre-Dame-des-Landes : rouvrir le dossier et le dialogue
Article du Saint-nazaire magazine de janvier 2013
Serait-il si déshonorant pour les défenseurs du projet d’aéroport de réexaminer le dossier ? Depuis le débat public de 2003, le contexte a en effet considérablement changé : la crise, la dette publique, la hausse continuelle des prix de l’énergie et les nouvelles réglementations environnementales. Réévaluer les conséquences économiques et écologiques, voilà l’urgence.
Le débat aujourd’hui se focalise sur l’occupation des terrains. Si certaines actions dérapent, il est absolument clair que les élus écologistes condamnent toutes les violences d’où qu’elles viennent. Mais force est de reconnaître que la présence permanente et disproportionnée des forces de police n’est pas de nature à ramener le calme.
Ainsi oublie-t-on les questions qui font débat depuis le début : la prétendue saturation ou le soi-disant danger que représente l’aéroport de Nantes-Atlantique, le maintien de la piste pour l’activité d’Airbus à Nantes, la sous-estimation du coût, la destruction des zones humides et des terres agricoles, les mesures de compensation environnementale envisagées, complexes et coûteuses qui laissent perplexes bon nombre de connaisseurs de la Loi sur l’eau.
Regarder la réalité aujourd’hui pour préparer celle de demain, c’est ne pas se crisper sur un projet vieux de 40 ans, ne pas se focaliser sur tel ou tel événement ou telle ou telle petite phrase, ne pas ignorer le doute grandissant de nos concitoyens et la forte mobilisation qui s’amplifie chaque jour en France, ne pas oublier les recours qui ne sont pas encore tranchés. C’est aussi respecter les opposants sans tomber dans la caricature ou le mépris, des opposants qui pour la plupart ont d’ailleurs été des électeurs de François Hollande.
Il faut éviter que les tensions et affrontements finissent par des drames, il faut éviter des destructions irréversibles de zones naturelles, il faut éviter la fuite en avant des dépenses publiques.
Un vrai dialogue doit s’instaurer : les différents points de vue doivent être écoutés, toutes les questions reposées sur la table. Ce serait à l’honneur de nos dirigeants de revisiter un projet qui pose tant de questions.
« Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi mais elle doit être loi parce qu’elle est juste. » (Montesquieu, L’Esprit des Lois).
Que 2013 apporte à tous un peu plus d’espoir, de réconfort, de sérénité et de convivialité.
Contact : mousseaua@mairie-saintnazaire.fr