Intervention de Fabrice Bazin au Conseil Municipal du vendredi 18 décembre 2015.

M. le Maire, Mesdames, Messieurs, Mes chèr-es collègues

Il y a plus d’un siècle, le 13 juillet 1906 la loi instituant le repos dominical en France était promulguée. Elle a permis de mettre fin à un conflit social qui prenait racine dans la IIIe république. IIIe république qui avait aboli ce repos dominical. C’est principalement le mouvement des employés du commerce qui s’est mobilisé pour obtenir cette loi qui repose sur deux valeurs : le repos et la famille.

Aujourd’hui nos rythmes de vie n’ont pas ralenti voire sont de plus en plus frénétiques. Chacun et chacune d’entre nous a besoin de pouvoir s’arrêter au moins un jour par semaine pour ne plus se consacrer exclusivement aux activités de consommation et pouvoir développer d’autres valeurs : celles de la famille, de la culture, du temps partagé, de l’épanouissement physique et sportif, du plaisir des loisirs, du repos pour réfléchir, de s’éveiller l’esprit.

De plus, il est important de garder le dimanche non travaillé en commun pour justement assurer à chacun-e-s d’entre nous ce moment de partage et de convivialité avec ses proches et qui permette aussi de se promener et de percevoir la richesse, la beauté, mais aussi la fragilité de ce milieu naturel qui nous entoure.

D’autant plus qu’il y a une dichotomie entre les consommateurs et consommatrices avec les citoyens et citoyennes car si 70 % de la population en France se dit favorable à ces ouvertures du dimanche, autant refusent de travailler ce jour-là.

Finalement, les consommateurs et consommatrices sont d’accord, mais pas les citoyennes et citoyens !

La suggestion de demander aux grandes surfaces de rester fermées va dans le bon sens : aider les commerces de proximité. Nous reconnaissons aussi l’engagement de notre maire à restreindre cette ouverture à deux dimanches. Mais, comme l’an passé nous ne pensons pas qu’en ouvrant deux dimanches par an notre centre-ville sera redynamisé. Favorisons plutôt l’installation de magasins originaux, facilitons l’accès du centre-ville à tou-te-s quel que soit les moyens de transport et faisons de cet espace de notre centre-ville pas seulement un lieu de consommation, mais un lieu de rencontres, d’échanges et de partage.

Cette ouverture va simplement permettre de consommer pendant sept jours ce qu’on pourrait consommer en six. Car ne nous méprenons pas le pouvoir d’achat des ménages ne va pas augmenter parce que les commerces sont ouverts le dimanche.

De plus dans une période de précarité sociale, le volontariat supposé des salarié-e-s est à questionner : nous savons que certains n’osent pas refuser craignant d’être pénalisés ensuite dans leurs carrières ou leurs congés.

C’est pour toutes ces raisons que les élu-e-s écologistes émettront un avis défavorable pour l’ouverture des commerces les dimanches 11 et 18 décembre 2016.