Intervention de Fabrice Bazin au Conseil Municipal du vendredi 18 décembre 2015.

Monsieur le maire, Mesdames, Messieurs, chers collègues,

Il nous est demandé aujourd’hui de nous prononcer sur le projet stratégique qui va porter notre ville jusqu’à l’horizon 2025. Un projet majeur pour Saint-Nazaire.

Avant d’intervenir sur le fond de ce projet je me permets de souligner la forme que ce travail a prise.

Au lendemain de l’installation du nouveau conseil municipal, notre adjoint aux finances Martin ARNOUT, aux côtés du maire, aurait pu nous dire : « Pour chaque thématique, vous avez une enveloppe de telle somme » et à chaque adjoint-e, avec les conseiller-e-s subdélégué-e-s, de travailler à faire des propositions au conseil municipal, chacun de son côté.

Cependant ce n’est pas la méthode que nous avons suivie. En effet, ce projet est le résultat d’un long travail d’équipe qui a impliqué l’ensemble des élu-e-s de la majorité et des services de la ville de Saint-Nazaire afin d’établir nos priorités dans le respect de nos engagements de campagne. Les élu-e-s écologistes remercient l’ensemble des services pour le travail et l’investissement qu’ils ont fournis depuis mars 2014 afin de réaliser les différents diagnostics, études et travaux préparatoires. Ainsi, l’ensemble des élu-e-s a pu prendre les décisions de façon collégiale et en connaissance de cause.

Pour réaliser ce projet, il a fallu prendre en compte plusieurs facteurs :

Tout d’abord le budget qui n’est pas extensible, la baisse des dotations de l’état, la hausse des coûts de fonctionnement (notamment dû au vieillissement du patrimoine municipal responsable chaque année d’une hausse des factures énergétiques et des coûts d’entretien) ainsi que notre engagement à ne pas augmenter le taux de l’impôt local. En tant qu’élu-e-s responsables nous avons dû faire des choix, fixer des priorités tout en ayant en tête que nous travaillions pour l’ensemble des nazairien-e-s, pour l’amélioration de leur qualité de vie à tou-te-s.

Ce projet est donc réaliste ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieux. Comme je l’ai déjà dit, il est issu d’une démarche globale, prospective et avec des choix clairement identifiés. Ainsi ce projet planifie pour les dix années à venir plus de 200 M€ d’euros d’investissement alors que beaucoup de communes en France se posent la question de savoir comment elles vont faire pour simplement assurer leurs dépenses de fonctionnement.

Je ne vous ferai pas la liste exhaustive de chacun des projets présentés, mais je vais m’attarder sur quelques points.

Tout d’abord ce projet stratégique s’inscrit dans une démarche volontaire qui dépasse le seul cadre réglementaire. Et notamment pour ce qui concerne le patrimoine bâti de notre ville où nous aurions pu nous contenter de respecter les obligations légales de l’accessibilité PMR ainsi que la sécurité incendie et la sécurisation des personnes et des biens, déjà très coûteux. Nous avons voulu aller encore plus loin en réservant une enveloppe de 54 M€ pour la rénovation de notre patrimoine (que ce soit les établissements scolaires, sportifs, culturels, etc.) dans une démarche de gestion durable et de coût global. C’est-à-dire penser au coût de fonctionnement et d’entretien lors de chaque investissement. Il est préférable d’investir un peu plus au départ afin de diminuer les coûts de fonctionnement (entretien, énergie, etc.) à long terme.

Deux principes sont nécessaires pour une gestion durable de notre patrimoine : l’efficacité et la sobriété. Efficacité par l’optimisation des espaces et des usages des bâtiments et l’emploi de techniques plus performantes de construction et de réhabilitation. Et sobriété par la maîtrise des coûts de fonctionnement et d’entretien et par le développement d’énergies renouvelables.

Mes chères collègues vous avez pu voir aussi qu’une somme importante sera investie pour l’aménagement urbain et les espaces publics, 36,3 M€. Ainsi cela permettra à notre ville de tendre un peu plus vers une ville où il est plaisant de se déplacer que ce soit, à pied, à vélo, en fauteuil, en voiture ou encore en utilisant les transports en commun. Un espace urbain qui n’est pas seulement minéral, mais aussi végétal. Un espace public qui est une symphonie de couleurs et non pas un nuancier de gris grâce à un investissement marqué sur les espaces verts. Nous avons tou-te-s besoin de vert autour de nous et aussi de rose, de rouge, d’orange, de bleu et même de bleu ……….. turquoise.

Mes chères collègues il ne vous aura pas échappé que ce projet stratégique ne montre pas seulement que des investissements lourds pour le bâti existant et à venir ou l’espace public, mais aussi sur toutes les politiques publiques que nous souhaitons mettre en place.

Comme les conseils de quartier qui se voient doter d’une enveloppe de 1,35 M€ pour concrétiser les projets qui seront issus de l’échange et du travail entre les membres de ces conseils, les services de la ville et les élu-e-s. Cette somme marque bien la volonté de concertation que nous avions annoncée lors de la campagne de mars 2014.

Je citerai aussi les assises de la culture, le plan de déplacement urbain, la recherche des labels Cit’ergie et Qualiville, Ville d’art et d’histoire, le dispositif d’accompagnement des initiatives citoyennes sans oublier le droit de pétition et bien d’autres encore.

Alors oui en effet la dette de la commune va être augmentée amenant la capacité de remboursement aux alentours de 6 ans en 2024. Délai qui est identique à d’autres communes de mêmes strate comme Laval, Chambéry, Sète ou encore Chalon-sur-Saône. Ainsi l’encours de la dette par nazairien-e-s passera de 608€ à près de 1000€ par habitant-e-s. Alors que la moyenne actuelle des communes françaises pour cet encours de dette par habitant est de 1322€.

Alors oui ce projet stratégique est le résultat de ce que peut faire une collectivité territoriale plurielle de gauche avec ses différences et ses sensibilités. Sensibilités qui ont pour convergences des valeurs d’égalité, de fraternité, de solidarité, de progrès, d’éducation et d’insoumission au totalitarisme, de proximités, de respect des uns et des autres et de préservation de notre environnement.

Alors oui prenons conscience que nous avons tou-te-s la chance de vivre à Saint-Nazaire, la ville aux 20 plages, la ville où près d’un quart de sa superficie est faite de terres agricoles, la ville qui possède un site industriel d’envergure internationale, la ville avec un tissu associatif extrêmement riche et avec une vie culturelle dynamique aux multiples expressions. Une ville comme il en existe peu en France avec un taux de chômage en baisse et des carnets de commandes en hausse. Donnons à notre ville ce qu’elle mérite et montrons que le vivre ensemble n’est pas seulement une association de deux mots, mais un véritable projet d’avenir pour chacun d’entre nous et concrétisons-le. Faisons en sorte de conserver les acquis que nos prédécesseurs nous ont transmis et fort de ses fondations ajoutons notre pierre pour faire de notre ville un édifice qui résiste aux bourrasques de l’obscurantisme qui soufflent actuellement sur notre patrie.

Et alors oui les élu-e-s écologistes voteront favorablement cette délibération, car elle va dans le sens de l’intérêt commun pour notre ville et ses citoyens et citoyennes.