Vague de froid, pic de consommation électrique et énergie nucléaire.
Vague de froid, pic de consommation électrique et énergie nucléaire.
Publication dans Saint-Nazaire Magazine de Mars 2012
Pour passer le cap de la vague de froid de février, la France a dû mobiliser tous ses moyens de production soit 58% d’énergie nucléaire électrique, 11,5% d’électricité d’origine hydraulique, 13% d’énergies fossiles et seulement 3,6% d’énergie éolienne. En hiver, à chaque degré Celsius en moins, l’Europe consomme 5 000 Mégawatts en plus, la France en consomme près de la moitié (2300). A titre de comparaison, l’Allemagne en consomme 500 MW soit près de 5 fois moins. Ce constat s’explique principalement par l’importance des appareils de chauffage électrique dans les logements (32,9% ) avec une tendance à la hausse, 80% des logements neufs ont été ainsi équipés en 2009.
Ainsi 55 des 58 réacteurs nucléaires ont dû être mis en service. L’outil de production électrique français est donc dimensionné pour passer ces pics. En période normale il est donc nettement surdimensionné. La Cour des Comptes alerte l’Etat, dans son rapport de janvier. Si l’on souhaite maintenir l’outil de production d’électricité nucléaire qui arrive en fin de vie, en tenant compte des leçons de Fukushima, des investissements sont indispensables. Aujourd’hui tels qu’ils sont envisagés, ils induisent déjà une augmentation de 10% du coût de production de l’électricité. Face au vieillissement du parc de centrales nucléaires français et à son analyse des solutions possibles, la Cour des Comptes demande à l’Etat « qu’une stratégie énergétique soit formulée, débattue et adoptée en toute transparence et de manière explicite ». De plus le réseau de transport d’électricité vieillissant le risque est grand de voir de plus en plus de grosses pannes d’électricité au moment de fortes demandes. Bientôt obsolète il est à renouveler, profitons du renouvellement nécessaire de ces réseaux pour rendre la France moins « électriquement sensible » au froid.
Outre les économies d’énergie liées aux changements de comportement, aux meilleures isolations etc , la diversification des sources d’énergie pour le chauffage, entre autre, est indispensable (système à eaux chaudes, utilisation des gaz issus de déchets par la méthanisation). Sortons de la politique centralisée du nucléaire, profitons des changements nécessaires à venir pour investir dans les « énergies distribuées » (soleil, vent, photosynthèse, géothermie, déchets), elles sont présentes partout dans le monde, renouvelables et moins dangereuses pour l’humanité.
Contact : mousseaua@mairie-saintnazaire.fr