Bilan de fin de mandat – intervention de Bernard Garnier

Conseil municipal du 31 janvier 2014
BILAN DE FIN DE MANDAT
INTERVENTION DE BERNARD GARNIER

A l’occasion de ce dernier CM, permettez-moi de vous faire part de quelques réflexions sur mon expérience d’élu durant 25 ans.
Je suis entré au CM en 1989 avec mon ami Christian James, sous l’étiquette « La Nouvelle Gauche ». Il s’agissait pour notre mouvance de nous situer clairement à gauche, d’affirmer le projet écologiste tout en nous reconnaissant dans les choix de l’équipe municipale, choix de développement de la ville et d’ouverture sur la mer, choix de solidarités aussi ….Ce positionnement n’a d’ailleurs pas fondamentalement changé.
Dire que cela a été facile tous les jours, ce serait faire preuve d’angélisme ou d’amnésie. Pas facile en effet d’être minoritaire au sein d’une majorité. Le ton des échanges a parfois été rude, les débats houleux mais nous avons appris à nous connaître et on peut espérer aujourd’hui que le combat des écologistes ne sera plus assimilé à la seule défense des petites fleurs.
Les années 90 ont été marquées par le lancement du PGD. Je voudrais vous dire combien le jeune élu que j’étais a été séduit par cette démarche dans un contexte économique d’ailleurs fort difficile. Le taux de chômage avoisinait les 20 % à St Nazaire. Il dépassait les 50% dans certains quartiers.
Présenter une démarche globale, prospective, permettait de faire des choix clairement identifiés notamment en matière d’investissements. On l’oublie parfois, mais le premier PGD était aussi accompagné d’opérations ambitieuses pour l’époque inscrites dans le DSQ (Développement Social des Quartiers).
Les dimensions complémentaires de l’économique, du social, de l’urbanisme étaient affichées …. Quant au volet écologique, avouons qu’il était peu mis en avant.
Il a donc fallu du temps et de la persévérance pour prouver que les nazairiens étaient capables de trier leurs déchets, que le désherbage chimique était néfaste pour l’environnement, que la préservation de l’agriculture ou des zones humides conditionnait aussi l’avenir de notre territoire et notre façon de concevoir l’aménagement de l’espace, sans parler du changement climatique qui à l’époque pouvait faire sourire.
Même s’il est possible de faire plus et mieux, reconnaissons que l’introduction d’itinéraires cyclables dans les projets de voirie est devenue chose normale …. Cela n’a pas toujours été le cas !
Oui, au fil du temps, les esprits ont évolué, la réglementation a aussi fait bouger les lignes et le Développement Durable au-delà d’un slogan souvent raillé a trouvé des déclinaisons dans les politiques publiques locales.
J’étais il y a deux jours, à Dunkerque aux assises nationales de l’énergie. J’ai notamment participé à un atelier dans lequel la CARENE exposait l’implication des entreprises de la
zone de Brais dans le management environnemental (avec le support logistique de la
SONADEV). On a parlé de Plan Climat Energie Territorial, de transition énergétique et je
vous prie de croire que ce retour d’expérience a été apprécié par les congressistes.
Voilà une façon concrète de considérer l’écologie sous un aspect positif, dynamique,
mobilisateur. On est loin du jugement : « l’écologie c’est l’obstacle au développement ! »
Durant ces 25 années, les élus écologistes ont joué leur rôle, de façon loyale et collective,
sans jamais renier leurs convictions profondes, tout en approuvant les grandes lignes
directrices qui ont permis d’améliorer, de moderniser l’image de Saint-Nazaire sans
rompre avec les valeurs traditionnelles de solidarité issues du mouvement syndical et
coopératif.
Certes il y a des sujets qui fâchent comme NDDL. Mais rappelons-nous Donges Est, un
projet considéré par la plupart des grands décideurs comme étant d’importance capitale.
Vous connaissez la suite ! …
Je me souviens aussi du débat animé sur le traitement des déchets : 3 ans de débat pour
aboutir à une décision du CC de la CARENE en 2004 qui n’a jamais pu se concrétiser tant
les pressions de tous bords étaient fortes. D’autres discussions ont aussi été vives. Qu’on
se rappelle la première mouture du schéma de secteur ou les débats autour de l’Agenda
21 de la CARENE.
Et puisque j’évoque la CARENE, permettez-moi de rappeler l’avancée décisive
représentée par la naissance de notre intercommunalité suivie un peu plus tard par celle
du SCOT.
Je dois vous avouer qu’en tant qu’élu, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur quelques
chantiers. Dans ce dernier mandat, je pense plus particulièrement à la politique de
l’énergie (cf Cit’ergie), à la rénovation de notre patrimoine immobilier (en cours), à la
requalification du chemin côtier ou encore, aux actions de préservation des zones
agricoles et naturelles (cf le PEAN, l’inventaire de zones humides. )
Je tiens aussi à dire combien j’ai apprécié la collaboration avec les agents de nos services
(et plus particulièrement les personnels de la DPI et du Pôle Développement Urbain et
Habitat), les associations ou les organismes professionnels. Qu’ils en soient vraiment
remerciés, ils m’ont souvent ouvert les yeux dans un travail d’échanges réciproques.
Au cours de toutes ces années, j’ai beaucoup appris.
Héritier d’une culture contestataire, je me suis frotté aux réalités budgétaires,
réglementaires et à la réalité du terrain. A vos côtés, Monsieur le Maire et dans l’équipe
municipale, j’ai passé des moments passionnants – mais pas toujours faciles, vous l’avez
compris – à réfléchir sur ce que nous voulions faire de cette ville que moi le nantais, j’ai
fini par aimer.
De l’émotion, oui bien sûr, j’en ai ce soir mais je mets fin à cette expérience sereinement.
Il y a devant moi beaucoup de nouveaux horizons à découvrir !
Bon vent aux partants, avec une mention spéciale pour toi Joël, bonne chance aux
arrivants !

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